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Covid-19 : le variant anglais "est en croissance a priori de 50% par semaine", indique le créateur du site CovidTracker

Selon Guillaume Rozier, le ralentissement de la décroissance du nombre de contaminations au Covid-19 depuis début février pourrait être interprété comme un indice de "point de bascule".

Article rédigé par franceinfo
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Guillaume Rozier, à Paris, le 10 février 2021. (JOEL SAGET / AFP)

Guillaume Rozier, ingénieur en informatique, créateur du site CovidTracker indique vendredi 19 février sur franceinfo que le variant anglais du Covid-19 "est en croissance a priori de 50% par semaine". Alors que le nombre de contaminations est en décroissance depuis début février, "elle est un peu plus faible" depuis quelques jours. Selon lui, c’est "un indice qui pourrait nous indiquer qu'on serait peut-être à un point de bascule".

franceinfo : Est-ce qu'on est toujours sur ce fameux plateau qui dure depuis plusieurs semaines autour de 20 000 par jour ?

Nous avons désormais un nombre de cas en décroissance. Si on prend un tout petit peu de recul, début décembre, on avait à peu près 10 000 cas détectés par jour. Ça a augmenté progressivement tout au long du mois de décembre. Ça a augmenté sur la première quinzaine du mois de janvier. On est monté jusqu'à 21 000, 22 000 contaminations mi-janvier, puis ensuite, ça s'est stabilisé entre 20 000 et 22 000. Depuis fin janvier, début février, on a un nombre de contaminations qui est en décroissance. La décroissance s'est accélérée de jour en jour pour culminer à moins 10% il y a deux jours. Depuis deux jours hier et avant-hier, on a une décroissance qui est un peu plus faible. Aujourd'hui, on a moins de 6% par semaine. Hier, on était à moins 8%.

Est-ce que cela veut dire que le mouvement pourrait s’inverser ?

Il faudra attendre plusieurs jours pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Mais c'est effectivement un indice qui pourrait nous indiquer qu'on serait peut-être à un point de bascule. Encore une fois, il va falloir attendre au moins une semaine ou deux semaines pour confirmer ou infirmer cette hypothèse. Donc, on pourrait être à un point de bascule qui pourrait être dû aux variants. On sait qu'aujourd'hui que le variant anglais représente 36% des contaminations et c'est en croissance a priori de 50% par semaine. On manque de données précises sur le variant anglais. Malheureusement, Santé publique France ne ne publie pas le nombre précis de cas de variants anglais chaque jour, alors que cette donnée est normalement collectée puisque tous les tests sont criblés. Donc ils sont retestés.

Pour l'instant, début janvier, on en avait 3%, fin janvier, on en avait 14, 15% et aujourd'hui, on en a 36% et qu'on avait entre 20 et 25% la semaine dernière. Donc on serait sur une croissance de 50% de variants anglais par semaine, ce qui le rendrait majoritaire d'ici probablement la fin du mois de février ou début mars maximum. Et donc, au moment où il sera majoritaire, on pourra voir si les mesures actuelles permettent de le contenir ou pas, puisque si le nombre de contaminations augmente dans les 2-3 prochaines semaines, c’est que les mesures actuelles ne permettent pas de contenir ce variant en anglais.

Quelles sont les données sur les hospitalisations ?

Le nombre d'hospitalisations, donc les admissions quotidiennes à l'hôpital suivent le nombre de cas avec une à deux semaines de retard. Donc, cela baisse de 10 à 15% par semaine en ce moment. Mais l'évolution de son admission à l'hôpital devrait suivre le nombre de cas dans les prochaines semaines. Je tiens à rappeler qu'on a toujours beaucoup d'admissions à l'hôpital. On a toujours beaucoup de formes graves, environ 1 400 par jour. C'est beaucoup plus que cet été. On a aussi beaucoup, environ 250. En janvier, on a eu à peu près 10 000 décès de la Covid-19 en France. C'était à peu près 10 000 en décembre, aussi 15 000 en novembre. Pour comparaison, cet été, c'était 500 par mois. Donc, on est à des niveaux bien plus élevés qu'on a pu l'être auparavant. 2,5 millions de Français ont reçu la première dose, un million ont reçu les deux.

Est-ce qu'on commence à en voir les effets ?

C'est très compliqué. C'est vrai qu'on observe une diminution du nombre de décès à l'hôpital chez les plus de 80 ans. Cette diminution on ne l'observe pas chez les moins de 80 ans, mais c'est encore trop tôt. 24% des plus de 75 ans ont reçu une première dose de vaccin aujourd'hui. D’abord, corrélation n'est pas causalité. Ce n’est pas parce que deux variables évoluent en même temps que l'une a causé l'autre. C’est encore un peu tôt pour tirer des conclusions, mais c’est vrai qu’on a des indices qui sont positifs. La proportion des plus de 80 ans dans les hospitalisations a légèrement baissé par rapport aux autres tranches d’âge et les décès hospitaliers diminuent très légèrement.

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