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Covid-19 : le pass vaccinal n'a "pas pleinement rempli ses objectifs", selon un rapport du Sénat

L'annonce de l'instauration du pass vaccinal a permis d'augmenter les vaccinations, mais elles sont ensuite retombées et la cible prioritaire, les personnes âgées non vaccinées, n'a pas été atteinte.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Illustration de la vérification d'un pass vaccinal, le 15 février 2022. (SANDRINE MARTY / HANS LUCAS / AFP)

Il n'a "pas pleinement rempli ses objectifs". Le pass vaccinal n'a pas permis de relancer les injections de vaccins contre le Covid-19, d'autant que des annonces gouvernementales ont "brouillé le message", selon un rapport d'une commission d'enquête du Sénat publié jeudi 24 février. Désormais, vu l'évolution de l'épidémie depuis mi-janvier et le reflux de la cinquième vague, les sénateurs auteurs du rapport appellent à lever le pass vaccinal "sans délai", à partir d'indicateurs objectifs, mais "avec prudence car l'épidémie reste imprévisible".

"L'annonce du pass vaccinal a été suivie d'une hausse certaine des primo-vaccinations entre la mi-décembre 2021 et la fin janvier 2022, mais elle n'a pas permis de cibler en priorité les personnes non vaccinées les plus âgées", juge ce rapport sur "l'adéquation" de la mesure à l'évolution de l'épidémie de Covid-19. Le rapport invite plutôt à "concentrer les efforts sur les populations les plus fragiles", âgées ou atteintes de comorbidités, pour accroître encore le taux de vaccination.

Le principal effet du pass vaccinal "limité"

La hausse de la vaccination s'est rapidement estompée début 2022, en partie sous l'effet de la déferlante de contaminations due au variant Omicron, qui a annulé ou reporté la nécessité de se faire vacciner, rappelle la commission des Affaires sociales, dotée des prérogatives d'une commission d'enquête.

Et "la succession d'annonces parfois contradictoires" des autorités "a contribué à brouiller le message adressé à la population", écrivent les auteurs du rapport, Chantal Deseyne (LR), Olivier Henno (UC), Michelle Meunier (SER). L'horizon de la levée de certaines restrictions dès début février, liée à une amélioration sanitaire, a "certainement contribué à limiter le principal effet du pass vaccinal d'inciter les personnes non vaccinées" à recevoir une injection.

Une incidence sur l'épidémie pas évaluée

Autre critique de la commission présidée par Catherine Deroche (LR) : "Au regard des restrictions qu'il impose, le suivi tant qualitatif que quantitatif des effets du pass vaccinal est largement insuffisant et ne permet pas d'évaluer son incidence sur la maîtrise de l'épidémie et sur la progression de la vaccination."

Outre "la place prépondérante du conseil de défense sanitaire", qui "ne favorise pas l'acceptabilité des mesures" et "achève de déséquilibrer les institutions", les rapporteurs regrettent que l'exécutif ne se soit "pas suffisamment appuyé" pour instaurer le pass vaccinal sur les agences et autorités sanitaires chargées de lui apporter leur expertise.

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