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Coronavirus : une étude prévoit une surmortalité par cancers de 2 à 5% en raison de l'allongement des délais de prise en charge dû au Covid-19

Selon cette étude, la première vague de Covid-19 du printemps, qui a entraîné des retards et des décalages de traitement pour les patients atteints de cancers, se traduira par un excès de mortalité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un patient passe un IRM, le 5 juin 2019, à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne). (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Les retards de diagnostic et de traitements des cancers, liés à la première vague de coronavirus, pourraient se traduire par un excès de mortalité par cancers de 2 à 5%, cinq ans après le début de la prise en charge, selon une étude française rendue publique le vendredi 18 septembre. Ce sont les retards et décalages de venue des patients qui ont le plus de conséquences, montre la recherche présentée par la statisticienne Aurélie Bardet de l'institut Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne).

Ces retards pourraient se traduire par une augmentation "a minima de 2% des décès par cancer", cinq ans après le diagnostic. Une surmortalité qui toucherait principalement les cancers du foie, les sarcomes et les cancers de la tête et du cou. Cette recherche est basée sur un modèle mathématique qui a permis de faire une évaluation des effets de la pandémie Covid-19 sur l'organisation des soins en cancérologie et les conséquences sur le pronostic, compte tenu des décalages liés au confinement.

Ne pas décaler les prises en charge

En cas de reprise de l'épidémie, l'importance de ne pas décaler la prise en charge doit être soulignée auprès des pouvoirs publics, des patients ou des personnes devant réaliser un dépistage, note l'institut dans son communiqué. Pour certains cancers à un stade avancé, un retard dans la prise en charge peut se traduire par une dégradation majeure du pronostic. 

Cette étude préliminaire, baptisée Grouvid, est au programme du congrès en ligne de la Société européenne d'oncologie médicale, organisé du 19 au 21 septembre. Les auteurs ont utilisé des données hospitalières provenant de l'établissement francilien spécialisé dans le traitement du cancer (près de 4 900 patients), le recensement des modifications de prise en charge pendant le confinement ainsi qu'une analyse des publications médicales internationales.

Ce modèle d'évaluation, utilisé dans un premier temps en France à l'institut Gustave-Roussy, a vocation à être étendu à d'autres centres, nationaux et européens et sera développé pour déterminer le décalage maximum à ne pas dépasser, dans chaque situation clinique, pour minimiser les conséquences sur la survie des patients, souligne vendredi l'institut.

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