Coronavirus : un syndicat infirmier appelle les maires à redistribuer "les masques et les gels stockés pour les élections municipales"
Thierry Amouroux, du Syndicat national des professionnels infirmiers, estime les besoins à "au minimum deux millions de masques par jour."
Le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, Thierry Amouroux, appelle jeudi 19 mars sur franceinfo les maires à redistribuer "les masques et les gels stockés pour les élections municipales" pour pallier la "pénurie" de protections contre le coronavirus pour le personnel soignant.
"On a lancé un appel par rapport aux maires de France, de façon à ce qu'ils redistribuent d'urgence, les masques et les gels stockés pour les élections municipales, c'est maintenant que nous en avons besoin dans les hôpitaux et pour les soignants libéraux. Donc qu'ils redonnent ces masques à l'hôpital de leur ville, qu'ils ne les gardent pas pour un éventuel second tour au mois de juin", explique le porte-parole.
Il faut "un masque toutes les quatre heures"
"Il faut bien comprendre qu'on a besoin d'énormément de masques parce qu'il faut en avoir un toutes les quatre heures", calcule Thierry Amouroux. "Nous sommes un million de professionnels de santé en activité, infirmières, médecins, sages femmes, aide-soignantes et donc on a besoin au minimum de deux millions de masques par jour."
Thierry Amouroux rappelle que les soignants sont "à flux tendu à l'hôpital et dans le libéral" car "les professionnels n'ont pu avoir des masques que début mars avec un paquet de 50 masques, selon les endroits pour un professionnel ou pour un cabinet réunissant six ou sept professionnels". La deuxième livraison de matériel de protection qui est en cours est "totalement insuffisante par rapport aux besoins", selon lui, car elle prévoit "six masques par semaine" pour les sages femmes et "18 masques par semaine" pour les infirmières.
Arrêtez de fabriquez des jeans ! Fabriquez des masques !
Thierry Amouroux, appelle les industriels à "tous reconvertir leurs lignes de production pour produire des masques médicaux, des gels hydroalcooliques, du matériel médical de protection" contre le coronavirus pour le personnel soignant, à l’instar de LVMH. "Il faut que l'industrie textile arrête de fabriquer des jeans ou des tee-shirts que de toute façon ils ne peuvent pas vendre pour fabriquer des sur-blouses, des masques, des gants, des lunettes. On en a un besoin vital maintenant", insiste le porte-parole.
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