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Coronavirus : "On voit que la peur commence à diminuer dans la population par rapport à la contamination", explique un chercheur en psychologie

Selon Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’École des hautes études en santé publique, les jeunes ont de moins en moins peur du virus, et la population dans son ensemble accepte de moins en moins les restrictions mises en place par le gouvernement.

Article rédigé par franceinfo
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Du monde en terrasse à Bordeaux, mi-septembre, malgré le coronavirus. (CAROLINE BLUMBERG / EPA)

"Ce qui se passe depuis quelques mois, c'est que l'on voit que la peur commence à diminuer dans la population par rapport à la contamination", alors qu'il y avait "une peur de l'infection qui était extrêmement forte en début d'épidémie", déclare Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), invité vendredi 2 octobre de franceinfo. "On voit que c'est de plus en plus structuré socialement, c'est-à-dire que dans les catégories les plus jeunes de la population, on a moins peur aujourd'hui du Covid", explique-t-il.

Défiance grandissante face aux restrictions

En conséquence, les Français sont moins prompts à accepter des mesures supplémentaires de protection face au coronavirus d'après le chercheur : "Ça commence à changer la donne pour les mesures gouvernementales parce que l'on a une acceptabilité qui probablement devient un peu plus faible que ce qu'elle était en début d'épidémie". D'autant que certaines des restrictions, comme le port du masque en extérieur ou l'interdiction d'accès aux parcs au début du confinement sont moins bien assimilées par la population : "Si les mesures sont comprises, si elles semblent proportionnelles à la menace, elles sont davantage acceptées que quand elles portent sur des explications qui paraissent vaseuses ou fumeuses".

Malgré tout, les Français ont accepté jusqu'ici les règles

Selon Jocelyn Raude, les restrictions impliquant la fermetures des bars et des restaurants est encore moins acceptées par la population car il y a en France une "grande attention, un grand attachement à la vie sociale" qui "peut être organisée au travers des sorties, des restaurants avec des bons repas entre amis". L'enseignant-chercheur en psychologie y voit une part de "l'identité" française et un "déchirement" pour ceux qui doivent y renoncer. Cette mesure "cristallise aujourd'hui le plus de mécontentement ou de rejet".

Pourtant, Jocelyn Raude pointe la grande discipline et l'esprit civique des Français jusqu'alors, qui ont "démenti les stéréotypes culturels que l'on avait sur les Français". Il rajoute que "les observateurs étrangers ont été surpris de voir à quel point finalement les Français avaient été relativement dociles" par rapport à l'ensemble des mesures prises pour endiguer l'épidémie.

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