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Coronavirus : "Là où il y a des inégalités, les fragilités s'expriment et sont plus grandes encore" réagit le président du département de la Seine-Saint-Denis

Le président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis dénonce la situation vécue par les hôpitaux de son département, et pointe du doigt un manque de moyens. 

Article rédigé par franceinfo
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Stéphane Troussel, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, alerte sur la situation des plus précaires durant l'épidémie de coronavirus.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Avec près de 7 100 malades du Covid-19 hospitalisés au 29 mars, l'Île-de-France est la région qui compte désormais le plus de cas de malades, et le département de la Seine-Saint-Denis est particulièrement touché. Pendant la pandémie de coronavirus, "Là où il y a des inégalités, les fragilités s’expriment et sont plus grandes encore", a jugé sur franceinfo Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Le secrétaire national du Parti socialiste chargé de la Santé et des politiques de solidarités estime donc "qu’il faut redoubler d’efforts par la multiplication d'un certain nombre d'initiatives exceptionnelles de vigilance et de solidarité". Il pointe aussi du doigt la traduction de ces inégalités dans les hôpitaux : "Il y a un lit et demi de réanimation pour 10 000 habitants à Paris et trois fois moins en Seine-Saint-Denis."

franceinfo. De quelle manière s’organisent les élus pour assurer la continuité sans se mettre en danger ?

Stéphane Troussel. C’est très difficile. Notre travail ne s'arrête pas en cette période, bien au contraire. Ça passe par beaucoup d'appels, de visioconférences, de courriels. Chacune de nos collectivités a mis en place dès le 17 mars ce qu'on appelle un plan de continuité des activités, qui permet d'assurer nos missions essentielles. Pour un département, c'est bien sûr toutes les missions de solidarité : l'aide sociale à l'enfance, l'aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées.

Ce qu'on constate face à une crise de cette ampleur c’est que, comme toujours, là où il y a des inégalités, les fragilités s'expriment et sont plus grandes encore. On le voit notamment à travers la question des femmes victimes de violences ou les enfants : il faut absolument redoubler d'efforts par la multiplication d'un certain nombre d'initiatives exceptionnelles de vigilance et de solidarité. Nous avons par exemple, dès la fermeture de nos crèches départementales et nos collèges, mis à disposition des associations caritatives nos stocks de couches, de lait et de nourriture pour notamment permettre l'aide alimentaire en direction des plus démunis.

Avez-vous l'impression que l'organisation du premier tour des élections municipales a été un facteur de propagation, notamment auprès des élus ?

Il n'y a pas que le rendez vous du premier tour, il y a aussi la campagne électorale dans les semaines qui ont précédé. Il faut aussi replacer ces élections municipales dans le contexte : c’est sur l’avis du gouvernement, des autorités sanitaires et du conseil scientifique que s'est tenu ce premier tour, pas sur la pression des élus locaux. Je ne voudrais pas qu'on jette le discrédit sur les élus locaux, qui se sont inscrits dans les règles établies par le gouvernement et ont fait tout leur possible pour que ce premier tour se passe dans les meilleures conditions, en respectant les gestes barrières et les règles sanitaires.

Peut-être faut-il considérer aujourd'hui, au regard de ce qui s'est passé, qu'il y a eu une forme d'aveuglement, que nous avons tous eu à cœur de participer à ce moment démocratique majeur. Mais c'était aussi sur le biais d'un certain nombre de déclarations particulièrement rassurantes.

Certains hôpitaux de Seine-Saint-Denis se disent débordés. Souhaitez-vous que des patients puissent être hospitalisés ailleurs ?

Il faut rétablir la vérité sur la situation en Seine-Saint-Denis. Ce n'est pas parce que le confinement ne serait pas respecté qu'il y a plus de malades. Si les hôpitaux du département sont dans une telle difficulté actuellement, c’est parce qu'il y a moins de lits de réanimation en Seine-Saint-Denis qu'il n'y en a dans les autres départements de la petite couronne.

La gestion d’une crise sanitaire de cette ampleur se fait au-delà des frontières départementales, à l'échelle de l’Île-de-France. Il n'y a pas de patients de Seine-Saint-Denis qui ne sont pas pris en charge.

Stéphane Troussel

à franceinfo

Il y a des inégalités, et elles se révèlent encore plus fortement à l’occasion de cette crise. Il y a un lit et demi de réanimation pour 10 000 habitants à Paris et trois fois moins en Seine-Saint-Denis. Ces inégalités s'aggravent encore plus dans une situation de crise comme celle que nous vivons aujourd'hui.

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