Coronavirus : contrôles renforcés de la police allemande à la frontière avec la France
La région Grand Est n'a pas été consulté, regrette la préfète.
De longues files de voitures à la frontière. A la surprise générale, la police allemande effectue, depuis le jeudi 12 mars, après-midi des contrôles renforcés en raison de l'épidémie de coronavirus, demandant aux automobilistes français entrant sur le territoire allemand s'ils ont de la fièvre et s'ils sont malades.
"Avez-vous de la fièvre ? Etes-vous souffrants ?" interrogent des policiers à Kehl, ville qui fait face à Strasbourg sur l'autre rive du Rhin. Porteurs de masques et de gants de protection, les policiers sont postés sous une petite tente blanche et interrogent les automobilistes qui viennent de traverser le Pont de l'Europe en provenance de Strasbourg. Dans la soirée, la sécurité civile allemande a installé des projecteurs et des plots sur la zone de contrôle.
Contrôles de fièvre aléatoires
"Cette mesure n'a pas été prise en concertation, a regretté la préfète de la région Grand Est, Josiane Chevalier. J'ai été alertée par mes propres policiers, mais la méthode est un peu étonnante. Le virus circule et ne connaît pas les frontières..."
Selon un policier allemand interrogé par l'AFP, ces contrôles sont effectués tout au long de la frontière avec la France. Ils se poursuivront "un certain temps" et sont valables pour l'ensemble de la frontière franco-allemande, a confirmé la police d'Offenburg (sud-ouest de l'Allemagne).
Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer (CSU), a demandé jeudi à la police fédérale d'"intensifier de manière significative les contrôles à toutes les frontières", et notamment d'effectuer des contrôles de fièvre aléatoires.
"Si une personne a une température élevée et des symptômes grippaux, elle est arrêtée à la frontière et la suite de la procédure est discutée avec les autorités sanitaires. Selon les cas, les personnes concernées pourraient être conduites dans une clinique pour y subir un test de dépistage", a-t-il spécifié.
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