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Reconfinement : "Beaucoup d'entreprises ne survivront pas", alerte William Koeberlé, président du Conseil du Commerce

Selon William Koeberlé, entre mi-octobre et décembre, les commerces réalisent 40% à 60% de leur chiffre d'affaires de l'année.

Article rédigé par franceinfo
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Affichette sur la devanture d'un magasin fermé à cause du Covid-19 le 18 mars 2020 à Lille (Nord). Photo d'illustration. (THIERRY THOREL / MAXPPP / MAXPPP)

Un reconfinement pourrait être annoncé par le gouvernement dans les prochains jours, il se réunit mardi 27 et mercredi 28 octobre en Conseil de défense autour de l'épidémie de coronavirus. De nouvelles fermetures seraient "catastrophiques" à l'approche de Noël pour William Koeberlé, président du Conseil du Commerce de France, invité de franceinfo mardi 27 octobre. Il se dit "prêt à se mettre autour de la table" pour discuter des possibilités d'ouvertures en cas de reconfinement. "Il faut qu'on ait des mesures adaptées, ce n'est pas tout ou rien", insiste-t-il.

Si un reconfinement est effectivement décidé par le gouvernement, comment serait-il vécu par les commerçants ?

William Koeberlé. Il y a eu un confinement au printemps, il y a eu toutes les mesures de trésorerie qu'il faut maintenant rembourser. Maintenant, la deuxième vague arrive et il faut qu'on puisse vivre et commercer avec le virus. On ne comprendrait pas qu'on puisse être confinés à nouveau sans permettre aux commerçants de rester ouverts, avec tout ce qu'ils ont créé en termes de protocole sanitaire. Il y a le port du masque, la distanciation, le gel hydroalcoolique, mais aussi le développement du click and collect [achat en ligne, puis récupération au magasin]. Mais la vente de produits en ligne et en click and collect cela ne représente que 20% du chiffre d'affaires. C'est mieux que rien mais cela ne remplace pas le magasin. Les commerçants sont responsables. Ils vont travailler sur leur protocole sanitaire. Il faut les renforcer. On est prêt à se mettre autour de la table, mais il faut qu'on puisse avoir des mesures adaptées. Ce n'est pas du tout ou rien.

Redoutez-vous d'autant plus un durcissement des mesures à l'approche de la période de Noël ?

Les mois de mars et avril représentent moins de 15% du chiffre d'affaires en général de nos membres. Et si vous prenez les mois de mi-octobre jusqu'à décembre, ça correspond entre 40% et 60% de leur chiffre, sans même parler du secteur du jouet. Donc, ça peut être catastrophique. Même en ayant ce chiffre d'affaires important, la première des choses, bien sûr, c'est de faire en sorte que toutes les mesures sanitaires soient bien respectées pour nos collaborateurs comme pour nos clients. Mais le tout ou rien nous paraît très dangereux parce que beaucoup d'entreprises ne survivront pas, malheureusement, surtout celles qui sont impactées au niveau saisonnier par un confinement dans cette période-là.

Vous demandez à être associés aux mesures qui seront annoncées, est-ce que déjà un dialogue a commencé avec le gouvernement ?

On est en contact au quotidien, avec l'ensemble des cabinets. Mais aujourd'hui, nous ne savons pas quelle va être la direction et on souhaiterait en fonction des directions, voir comment on peut s'adapter. On a bien conscience de la montée de l'épidémie, et il faut faire en sorte qu'elle ne s'accélère pas. Mais il faut qu'il y ait des mesures adaptées. Elles ne peuvent pas être les mêmes dans un magasin de bricolage que dans une horlogerie bijouterie, par exemple. Il faut qu'on puisse se mettre autour de la table pour déterminer comment on peut continuer à ouvrir pour que les entreprises survivent à cette période de fin d'année.

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