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Conditions de travail des soignants : "On n'est pas toute la journée à boire le café", répond une cheffe de service au CHU de Rennes, à Emmanuel Macron

Alors que le président de la République a mis en cause, ce mardi 6 octobre, l'"organisation" à l'hôpital, Cécile Vigneau, membre du collectif Inter-Hôpitaux, estime qu'"on manque d'organisation parce qu'on manque de personnel".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le CHU Pontchaillou à Rennes, le 7 octobre 2019. (JUSTINE SAUVAGE / FRANCE-BLEU ARMORIQUE)

"Ça fait des années qu'on me dit qu'on est mal organisé", s'est agacée mardi 6 octobre sur franceinfo Cécile Vigneau, néphrologue, chef de service au CHU de Rennes, membre du collectif Inter-Hôpitaux, alors qu'Emmanuel Macron a défendu 'l'engagement fort" du gouvernement pour améliorer les conditions de travail des soignants. Le chef de l'Etat, en visite à l’Hôpital Fondation Rothschild à Paris, a été interpellé par des personnels réclamant plus de moyens. "Ce n'est pas qu'une question de moyens, c'est une question d'organisation", a répondu le président de la République.

"On manque d'organisation parce qu'on manque de personnel, mais on n'est pas toute la journée à boire le café", a ironisé Cécile Vigneau. "Un tiers de mon temps est du secrétariat alors que je suis professeure de médecine bac plus de 20", explique la néphrologue. "Effectivement, j'aimerais être mieux organisée et avoir plus de temps de secrétaire ou des techniciens d'études cliniques qui fassent le travail que je fais le soir chez moi parce que je n'ai pas eu le temps dans la journée."

Trop de travail administratif

Cécile Vigneau demande "du personnel et pas que du personnel soignant". Elle estime que, si "tous les soignants, que ce soit les médecins, les infirmières, aides-soignantes, étaient déchargés de toute la charge de secrétariat ou de manutention" ils pourraient être plus "auprès des patients". La chef de service au CHU de Rennes souligne que "les directions" des hôpitaux "font ce qu'elles peuvent avec les moyens qu'elles ont". Selon elle, "le gouvernement ne donne pas les moyens aux hôpitaux pour permettre des ouvertures de lits".

Je ne sais pas où sont ces lits

Cécile Vigneau, chef de service au CHU de Rennes.

à franceinfo

Mi-juillet, le Ségur de la Santé a notamment validé une enveloppe permettant de créer 4 000 lits à la demande. Cécile Vigneau précise qu'il s'agit de "4 000 lits mouvants en fonction des conditions. Un peu comme les intermittents qui vont au ski l'hiver et l'été à la mer. Mais ça paraît un peu compliqué, ça, dans les hôpitaux. Et de toute façon, on ne les a pas vus".

La cheffe de service a surtout constaté "qu'on continuait à fermer des lits dans les hôpitaux où les fermetures de lits étaient prévues. Dans les nouveaux hôpitaux, par exemple, ça continue. Il y a des lits fermés dans beaucoup d'hôpitaux, faute de personnel". Le Collectif inter hôpitaux,demande "des embauches de personnels pour pouvoir faire tourner les lits fermés et augmenter des lits aux endroits où on est en tension", ajoute Cécile Vigneau.

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