Chroniques du ciel. Le transport aérien face à la pire crise de son histoire
Les pertes financières s’accumulent chaque jour un peu plus pour le secteur du transport aérien. IATA, l'association internationale du transport aérien, vient de publier ses dernières prévisions. On parle de 252 milliards de dollars de perte pour les compagnies aériennes.
Plus les jours, plus les semaines passent, et plus l’évaluation de l’impact de la crise du coronavirus covid-19 s’amplifie. Selon les derniers chiffres, de l’association internationale du transport aérien, IATA, ce n’est plus 113 milliards, mais 252 milliards de dollars que devraient perdre les compagnies aériennes.
Une chute de près de 45% par rapport à 2019
Cette perte de recettes représente une chute abyssale de près de 45% par rapport à l’année 2019. La crise affecte désormais 98% du trafic passagers dans le monde. Et même si d’ici un mois ou deux, on peut espérer entrevoir le bout du tunnel, la reprise sera très longue pour le transport aérien. Pas avant 2021, a expliqué, cette semaine, lors d’une conférence téléphonique, Brian Pearce, le chef économiste de IATA.
L’impact de la récession mondiale sur l’emploi et la confiance, ne permettront pas aux compagnies de retrouver rapidement le chemin de la croissance, pour celles qui auront la chance d’avoir survécu à ce covid-19, à ce tsunami. Faute d’une trésorerie suffisante, la plupart des compagnies aériennes risquent d’être en faillite d’ici fin mai, estime le cabinet de consultants CAPA spécialisé dans le transport aérien.
IATA appelle les États à soutenir les compagnies
Alexandre de Juniac, le directeur général de IATA, vient de renouveler son appel aux États à soutenir les compagnies. Il estime que 200 milliards de dollars d’argent public vont être nécessaires pour sauver le secteur. "Nous allons être rapidement confrontés à une crise de liquidités", ajoute le patron de IATA. Un appel déjà entendu par certains États.
Rome a annoncé son intention de nationaliser Alitalia. La Norvège a accordé une garantie de prêts pour Norwegian. Paris va soutenir Air France-KLM, avec, peut-être, une montée au capital plus importante. Pas d’annonce pour l’instant pour les autres compagnies françaises.
Une aide étatique que ne souhaite pas visiblement, Jean-Paul Dubreuil, propriétaire d’Air Caraïbes et de French Bee. Totalement à contre courant, il affirme aborder la crise en pleine forme. "Ce n’est pas la fin du monde", dit-il dans un entretien à La Tribune. Et il déplore le soutien que souhaite apporter le gouvernement à Air France KLM. En plein marasme économique, nombre de professionnels du secteur n’ont pas du tout apprécié des propos qu’ils jugent totalement indécents et opportunistes.
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