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Chroniques du ciel. A 380 et 747 : fin d'exploitation pour ces deux mastodontes du transport aérien français

La crise sanitaire qui touche durement le transport aérien met un terme à l'exploitation des deux plus gros avions commerciaux, jamais construits, l'A380 et le 747.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un Airbus A380 de Singapore Airlines en décembre 2017 (photo d'illustration). (TOH TING WEI / AFP)

La crise du COVID 19, vient d’achever définitivement deux mastodontes du transport aérien. Deux avions, à la carrière totalement opposée.

D’abord, le Boeing 747, un succès commercial sans précédent

Né en même temps que le Concorde, en 1969, le 747 est l’appareil, qui, il y a près de 50 ans, a véritablement démocratisé le transport aérien, le transport de masse, en permettant à des millions de voyageurs de découvrir le monde à des tarifs adorables. Ce fut la grande époque des vols "charters", incarnée en France par la compagnie Corsair, et ses vols sur les Antilles dans les années 90. Vous vous envoliez vers les destinations "Soleil", à bord d’appareils aux noms évocateurs, SEA, SEX, and SUN.

Jusqu’au coronavirus, Corsair était, dans l’Hexagone, la dernière compagnie a exploiter le Super Jumbo, aux allures débonnaires, reconnaissable parmi tous les autres. Trop gourmand en carburant, Corsair avait prévu de se séparer de ses trois 747- 400 l’an prochain. La crise sanitaire a accéléré sa sortie, malheureusement par la petite porte. Triste fin mais un succès commercial sans précédent.

En 50 ans, la famille de 747, du 100 au 400 en passant par le SP aura convoyé plus de 3 milliards 700 millions de passagers, soit plus de la moitié de la population mondiale, et aura parcouru 80 milliards de kilomètres. À ce jour, il s’est vendu à travers le monde plus de 1 550 Boeing 747 dans ses différentes versions.  

Un autre géant des airs fait également les frais de cette crise, l’A380

Air France a décidé d’arrêter définitivement son exploitation. Erreur stratégique d’Airbus et clap de fin en France, d’une saga démarrée en juin 1996, dans une auberge de Carcassonne entre l’avionneur européen et les représentants de 13 compagnies aériennes.

Baptisé à l’origine, A3XX, cet appareil double pont, quadriréacteurs, devait transporter jusqu’à 800 passagers entre grandes mégapoles. À l’époque, les dirigeants d’Airbus avaient fait le pari que, dans les années à venir, les aéroports seraient saturés et qu’il fallait développer une politique de Hub, de grandes plates-formes de correspondance pour ensuite faire repartir les passagers vers leurs destinations finales, à bord d’appareils plus petits.

À contrario, nous avons assisté au développement du point à point, des routes directes entre villes plus ou moins grandes. De plus, aucune des compagnies qui ont acheté des A380 ne l’ont exploité au maximum de sa capacité, jamais plus de 550 sièges. Difficile, dans ces conditions, de faire du géant d’Airbus, un avion rentable.

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