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"Cela dépend beaucoup des professeurs" : des lycéens regrettent l'annulation des épreuves de spécialité du bac au profit du contrôle continu

L'épidémie de Covid-19 a poussé le ministre de l'Éducation à annuler de nouvelles épreuves du bac, celles qui concernent les spécialités, prévues au mois de mars. Les élèves sont loin d'être tous satisfaits de cette décision.

Article rédigé par Benjamin Illy - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une élève lors d'une épreuve de bac (illustration). (MARTIN BUREAU / AFP)

La décision d'annuler les épreuves anticipées du bac, prévues en mars, au profit du contrôle continu, ne fait pas que des heureux, bien au contraire. "Cela ne m'arrange pas trop, parce que le système de notation est assez dur", regrette une élève de Terminale du lycée Jean de la Fontaine, dans le 16e arrondissement de Paris.

L'annonce du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, jeudi 21 janvier, concerne les épreuves de spécialité du nouveau bac, qui comptent pour un tiers de la note finale. Elles devaient se tenir à partir du 15 mars, mais le gouvernement a préféré les annuler, pointant deux raisons principales : l'évolution incertaine de l'épidémie de Covid-19, mais aussi l'inégale préparation des élèves, entre les lycées qui fonctionnent avec des demi-groupes depuis novembre (sept lycées sur dix) et les autres.

Les élèves vont donc être évalués sur la base des moyennes des trois trimestres de Terminale. Un système que ne valide pas vraiment cette lycéenne : "C'est assez compliqué, quand on a une moyenne de 9 sur un trimestre par exemple. Du coup je vais devoir redoubler d'efforts." Son ami acquiesce : "Pour moi, ça ne change rien, puisque j'ai des résultats assez satisfaisants dans mes spécialités. Mais je connais des gens que cela n'arrange pas, parce qu'ils comptaient réussir sur l'épreuve finale et elle est annulée."

"Les épreuves de maths et de physique, c'était censé monter nos moyennes, pour nous permettre d'avoir une bonne note coefficient 16. Alors que nos moyennes dans l'année, les professeurs notent forcément plus dur."

Une élève de Terminale

à franceinfo

"Je pense que pour certaines personnes, c'est la bonne solution. Après, il y en a qui sont un peu en décrochage scolaire, donc ça ne va pas les arranger", complète cette autre lycéenne. "Je n'aime pas", dit aussi cette élève de Terminale. "Cela dépend beaucoup des professeurs. Franchement, je n'aime pas trop l'idée de ne pas passer l'examen."

Côté enseignants, certains pointent un "soulagement"

Chez les enseignants, on est moins sévère avec l'annonce du ministre. L'ensemble des syndicats appelaient à renoncer à ces épreuves anticipées. C'était la bonne décision, affirme ce professeur du lycée Jean de la Fontaine, à Paris : "C'est un soulagement. Le changement du système de baccalauréat, avec les épreuves au mois de mars, faisait qu'on avait beaucoup de mal à terminer les programmes à temps." Mais la solution de remplacement, elle, ne fait pas l'unanimité. "On sait que le contrôle continu représente beaucoup d'inégalités", a estimé sur franceinfo Sophie Vénétitay, la secrétaire générale adjointe du Snes-FSU.

Pour éviter une dévalorisation du diplôme, et des polémiques quant à de potentielles grandes différences entre établissements, Jean-Michel Blanquer promet cette année un cadrage national, avec des systèmes d'harmonisation pour garantir une évaluation la plus juste et égalitaire possible. Pour le moment, l'épreuve de philosophie et le grand oral sont maintenus au mois de juin.

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