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Cancers : les retards de prise en charge liés à la première vague de Covid-19 pourraient entraîner jusqu'à 6 000 décès supplémentaires

Le nombre de patients cancéreux pris en charge entre janvier et août dans l'ensemble des hôpitaux français a baissé de 23,3% en 2020 par rapport à 2019.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un homme passe un IRM à l'hôpital Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), le 5 juin 2019. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Les retards de prise en charge des patients atteints de cancer lors de la première vague de Covid-19 "se traduiront par un excès de décès de 1 000 à 6 000 patients dans les années à venir", estime mardi 8 décembre la fédération Unicancer.

"Une réduction de 6,8% des patients pris en charge au cours des sept premiers mois de 2020 par rapport à 2019 a été observée, contre une augmentation annuelle de 4% les années précédentes", indique cet organisme, qui réunit les 18 centres français de lutte contre le cancer (CLCC), des établissements privés à but non lucratif qui traitent un quart des patients atteints de cancer en France.

Pour l'ensemble des hôpitaux de France, la baisse du nombre de patients cancéreux pris en charge entre janvier et août atteint même 23,3% par rapport à l'année précédente, selon le système national des données de santé. Cette réduction "n'a été observée que pour les patients nouvellement diagnostiqués" et non pour les patients déjà suivis pour un cancer, précise l'étude, qui a été présentée mardi lors d'une conférence de presse mais n'a pas encore été publiée dans une revue scientifique.

La seconde vague n'a pas été prise en compte

Les auteurs de l'article se sont appuyés sur une estimation du "risque relatif" que représente chaque mois de retard au diagnostic et au traitement pour le pronostic des patients, calculé dans une étude parue le 4 novembre dans la revue médicale British Medical Journal.

Ils en concluent que, dans une hypothèse optimiste, si les retards de diagnostic sont de l'ordre de 6,8%, comme observé dans le réseau Unicancer, un millier de décès supplémentaires seraient comptabilisés dans les prochaines années. En revanche, si le chiffre réel est plus proche des 23,3% annoncés au niveau national, "le bilan de décès supplémentaires pourrait atteindre 5 791". A noter que cette estimation ne tient pas compte de l'éventuel impact de la seconde vague de Covid-19.

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