Cancer : comment diminuer les séquelles de la maladie ?
Plus de 30.000 spécialistes se sont retrouvés pour partager les dernières grandes avancées dans la lutte contre le cancer et notamment celles qui permettent de préserver la qualité de vie des patients.
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Surveiller les organes et améliorer la fertilité
La docteure Ann Partridge a été récompensée pour l’amélioration de la survie des patients. Elle a en effet développé au Dana Farber Cancer Institute de Boston un service entièrement dédié au suivi des survivants. Il regroupe donc des médecins chargés de surveiller les organes potentiellement abîmés par la chimiothérapie et des spécialistes de la fertilité. Un enjeu majeur pour un grand nombre de patients et de patientes après un cancer.
Par exemple, les femmes souffrant d’un cancer hormonodépendant, c’est-à-dire stimulé par les hormones féminines, doivent prendre un traitement qui freine ces hormones pendant cinq à dix ans pour contrer les récidives. Mais si elles sont jeunes et qu’elles veulent un enfant, ce traitement hormonal doit être interrompu. Un compromis sur lequel la docteure Partridge et son équipe travaillent actuellement afin de déterminer au bout de combien de temps ces femmes peuvent stopper leurs traitements sans se mettre en danger.
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Diminuer les séquelles neurologiques chez les enfants
Du côté des cancers pédiatriques aussi, les spécialistes réfléchissent aux conséquences à long terme. Et pour cause : les quatre enfants sur cinq qui sont aujourd’hui guéris de leur cancer vont vivre particulièrement longtemps avec les séquelles des traitements.
Si la survie après une leucémie a été améliorée, notamment avec un risque d’infarctus ou d’AVC divisé par deux en l’espace de 20 ans, les effets à long terme des traitements restent préoccupants. La docteure Stephanie Dixon, oncologue au St Jude Children’s Research Hospital à Memphis a abordé pendant le congrès la question des séquelles cognitives pour des enfants qui ont toute leur scolarité et leurs études devant eux. Des traitements moins agressifs pourraient être prochainement mis au point, notamment en réduisant les doses lorsque la menace est moindre.
Des doses réduites mais toujours efficaces
Les doses pourraient aussi être réduites pour les personnes fragiles et âgées. Selon un essai coordonné par le docteur Peter Hall de l’Université d’Edimbourg, deux produits de chimiothérapie au lieu des trois habituels pourraient suffire pour soigner efficacement et avec moins d’effets secondaires les patients âgés atteints d’un cancer inopérable de l’estomac ou de l’œsophage.
Dans la même idée, d’après l’étude IDEA à laquelle la France participe, réduire le temps de chimiothérapie à trois mois au lieu de deux pour les cancers colorectaux localisés pourrait réduire les atteintes nerveuses de tous les patients, quel que soit leur âge.
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