Un seul test sanguin précoce pour identifier le risque d'infarctus ?
Une douleur thoracique oppressante et violente qui irradie jusque dans le bras, le dos ou la mâchoire : c’est peut-être un infarctus.
Aux Urgences, les médecins procèdent à des examens cliniques - ils effectuent rapidement un électrocardiogramme et des analyses de sang pour trouver un marqueur biologique de l'infarctus : la troponine.
"Quand il y a un infarctus qui se prépare, on retrouve dans le sang une grande quantité de troponine", explique Patrick Ray, chef du service des urgences de l’hôpital Tenon, à Paris. "Grâce à un test sanguin de haute sensibilité, on peut détecter de très petites quantités de troponine, et on peut donc faire un diagnostic de confirmation ou d’exclusion de la maladie cardiaque."
Aujourd'hui, les médecins effectuent souvent deux à trois dosages de troponine à plusieurs heures d'intervalle avant de poser le diagnostic.
Un seul dosage de troponine
Dans l’étude publiée jeudi 8 octobre 2015 par la revue scientifique The Lancet et menée sur 6.000 patients au Royaume-Uni, les chercheurs ont montré que si, dès le premier dosage, les patients ont un taux de troponine très faible (inférieur à 5 ng/L - nanogramme par litre), ils courent peu de risque de faire un infarctus dans le mois suivant.
Un taux inférieur à ce chiffre a, selon les chercheurs, permis d'identifier près des deux tiers des patients "à très faible risque et qui auraient pu sortir rapidement de l'hôpital en toute sécurité" avec une "valeur prédictive négative" (probabilité de ne pas souffrir d'une maladie en cas de test négatif) de 99,6%. Cette probabilité subsiste indépendamment de l'âge, du sexe, ou du risque cardiovasculaire.
Les urgentistes voient beaucoup de patients présentant des douleurs thoraciques, qui représentent près de 5% des motifs de consultation aux Urgences. Poser un diagnostic précoce permettrait donc aussi de désengorger les Urgences.
Etude source : "High-sensitivity cardiac troponin I at presentation in patients with suspected acute coronary syndrome: a cohort study", The Lancet, Published Online October 8, 2015, DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(15)00391-8
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