Alzheimer : Une prise en charge à domicile serait bénéfique
Après l'officialisation du déremboursement des médicaments dans la maladie d'Alzheimer, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé vouloir miser sur les prises en charge non médicamenteuses et l'accompagnement des personnes maladades. La "thérapie occupationnelle" est une des méthodes qui a prouvé son efficacité: elle augmente l'autonomie et réduit les troubles du comportement chez les patients. Plusieurs équipes spécialisées Alzheimer (ESA), créées par le plan Alzheimer de 2008-2012, ont mis en place une nouvelle approche pour les malades Alzheimer, appelée "thérapie occupationnelle". Cette prise en charge consiste à stimuler certaines activités chez les personnes malades et à les maintenir chez elles, dans le cadre de leurs habitudes de vie. Sur prescription médicale, l'intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et de personnels spécialisés en gérontologie permet ainsi aux malades d'évoluer chez eux, et de rester autonomes le plus longtemps possible.
Cette thérapie ne concerne pas tous les malades d’Alzheimer : seuls ceux à un stade léger ou modéré de la maladie, qui connaissent certes une répercussion sur la vie quotidienne, mais qui conservent leur mobilité, leur capacité d’attention ou de compréhension, peuvent faire appel à ces équipes. Le nombre de séances est limité à douze ou quinze sur une durée de trois mois maximum par an, renouvelable une fois par an.
Une thérapie à l'efficacité démontrée
Jusqu’alors l’efficacité de cette prise en charge n’avait été démontrée que dans quelques essais cliniques. Cette fois, l’Inserm a observé les malades au quotidien. Les chercheurs ont analysé l’évolution de ces patients pendant la prise en charge à domicile avec un point trois mois plus tard.
Les résultats sont éloquents. Les malades voient leur qualité de vie s’améliorer après cette thérapie. Leurs troubles du comportement "diminuent significativement au cours des 3 mois d’intervention". Ces résultats restent "stables après cette période", selon les résultats.
Les patients atteints de démence perdent aussi moins d'autonomie, dans leur quotidien. Mais, si les performances cognitives demeurent stables pendant les six mois de la recherche, il en va différemment de l’autonomie fonctionnelle, c’est-à-dire la capacité du malade à réagir, et à s’adapter au monde qui l’entoure. Dès que la prise en charge à domicile prend fin, les malades régressent.
L’Inserm a également constaté que "les patients diagnostiqués les plus récemment retiraient le plus d’avantages en termes de déclin fonctionnel". La thérapie occupationnelle serait donc plus bénéfique aux personnes à un stade peu avancé d’Alzheimer.
Les chercheurs soulèvent eux-mêmes un autre problème : cette méthode existe uniquement à court terme. Or, les conséquences de l’arrêt de la prise en charge, ou les effets qu’elle pourrait avoir à long terme, restent inconnus. L’Inserm veut donc faire un nouvel essai, sur une période plus longue, de 4 mois de plus que la prise en charge habituelle de 3 mois maximum.
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