Maladie de Charcot : Santé publique France saisie après cinq cas dans un même village de la Somme

L'Agence régionale de santé des Hauts-de-France a saisi l'agence nationale de santé publique pour "déterminer s'il existe effectivement un excès statistique de maladies dans la population observée" et, le cas échéant, les raisons de cet excès.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une rue du village de Saint-Vaast-en-Chaussée (Somme), au nord d'Amiens, où cinq personnes atteintes de la maladie de Charcot dans deux rues ont été recensées entre 2007 et 2022. (GOOGLE STREET VIEW)

Santé publique France a été saisie par l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France après la mort de cinq personnes atteintes de la maladie de Charcot dans deux rues du village de Saint-Vaast-en-Chaussée (Somme), au nord d'Amiens. "Cinq cas d'habitants, vivant dans la même rue ou dans une rue perpendiculaire pour l'un d'entre eux, ayant contracté la maladie entre 2007 et 2022" ont été confirmés, a souligné l'ARS à l'AFP. L'institution a précisé qu'elle n'avait pas connaissance "d'autres cas déclarés dans la commune".

L'ARS a saisi l'agence nationale de santé publique pour "déterminer s'il existe effectivement un excès statistique de maladies dans la population observée" et, si cet excès existe, "de déterminer s'il existe une ou plusieurs causes locales à ce regroupement de cas, autres que le hasard, sur la ou lesquelles il est possible d'agir", a indiqué à l'AFP Santé publique France, confirmant une information du Courrier picard. A ce stade, "les investigations sont en cours" et ont "tout d'abord pour objectif de documenter finement les cas", étape "indispensable" à l'investigation du cluster.

Des situations "inhabituelles" de cas groupés

La sclérose latérale amyotrophique (SLA), autre nom de la maladie de Charcot, provoque une paralysie progressive des muscles, créant un état d'enfermement du malade, et cause généralement la mort en moins de trois ans. Il n'existe à ce jour aucun traitement neuroprotecteur efficace. Quelques situations "inhabituelles" de cas groupés de SLA "ont été signalées à Santé publique France au cours des 10 dernières années, sans qu'à ce stade on puisse faire l'hypothèse de cause commune aux différents cas".

Pour Pierre-François Pradat, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (APHP) et co-président du conseil scientifique de l'Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA), les clusters sont "fréquents" et liés au "hasard", relativise-t-il auprès de l'AFP. Selon lui, cinq cas depuis 2007 "ce n'est pas une sur-incidence gigantesque compte tenu d'une maladie quand même assez fréquente", ajoute-t-il, précisant que la maladie était d'origine génétique pour 10% des patients.

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