Les cas de cancers devraient un peu croître en 2011 en rapport avec le vieillissement et la croissance de la population
Mais si les cancers les plus fréquents se stabilisent en France, les chiffres sont inquiétants pour le cancer du poumon en hausse chez les femmes.
L'Institut de veille sanitaire a publié lundi son estimation de l'incidence et de la mortalité par cancer, projections faites à partir des tendances et données du Réseau français des registres de cancer.
"Il s'agit pour nous d'avoir une idée de l'impact des nouveaux cas que nous allons avoir à prendre en charge", a déclaré Martine Lequellec-Nathan, directrice de la Santé publique à l'Institut national du cancer (Inca).
Selon ces estimations, il devrait y avoir en 2011 207.000 nouveaux cas de cancer et 84.500 décès chez l'homme et 158.500 cas et 63.000 décès chez la femme, soit 365.500 nouveaux cas et 147.500 décès. Par rapport à celles de 2010, il y a une augmentation du nombre de cas de 2,2% et une stabilité du nombre de décès (+0,7%).
Arlette Danzon, responsable de l'unité cancer de l'Invs, relève "un arrêt de l'augmentation de l'incidence" des types de cancer les plus fréquents, prostate chez l'homme et sein chez la femme.
En 2011, on estime qu'il y aura 71.000 cas de cancers de la prostate (estimations 2010 : 71.500), un cancer dont les chiffres augmentaient depuis 2005 parce qu'"on le dépiste beaucoup" et qu'il y a eu surdiagnostic de cancers "qui autrement ne feraient pas beaucoup parler d'eux", selon le Dr Dauzon. 8.700 personnes devraient en mourir en 2011, un chiffre en légère baisse. "On a probablement atteint un seuil", estime-t-elle.
Chez les femmes, le cancer du sein reste de loin le plus fréquent, avec une estimation de 53.000 nouveaux cas pour 2011, un chiffre en ligne avec l'estimation 2010. L'effet de "rattrapage", dû au dépistage généralisé en place depuis 2004, est moindre aujourd'hui et il y a une moindre utilisation des traitements hormono-substitutifs, indique le Dr Dauzon. Le cancer du sein reste la première cause de mortalité chez les femmes, avec 11.500 décès estimés en 2011, mais le taux de mortalité diminue depuis près de 15 ans. "Il y a une politique de promotion du dépistage très active", note le Dr Lequellec-Nathan, rappelant que "plus un cancer est dépisté tôt, plus le traitement est efficace".
Chez l'homme, le cancer du poumon arrive en deuxième position (27.500 cas selon les estimations), suivi par le cancer colorectal (21.500). En termes de mortalité, le cancer du poumon est en tête chez les hommes (21.000 décès), devant le cancer colorectal (9.200 décès) et le cancer de la prostate.
Hausse du cancer du poumon chez la femme
L'incidence du cancer du poumon baisse légèrement chez l'homme, en relation avec la baisse du tabagisme. En revanche, elle est en forte hausse chez la femme (12.000 nouveaux cas estimés), avec une hausse de 20% par rapport aux estimations de 2010, et une mortalité en constante augmentation (8.100 décès envisagés en 2011, +5%). "C'est très préoccupant", dit le Dr Danzon. "Et pourtant, on a une prévention possible, on peut sortir du tabagisme", insiste le Dr Lequellec-Nathan. "Il faut essayer, recommencer si ça ne marche pas, ne pas culpabiliser", conseille-t-elle.
Chez les femmes, le cancer colorectal (19.000 cas) vient en deuxième position derrière le cancer du sein, avec 8.300 décès.
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