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Le rythme de travail des internes dans les hôpitaux reste alarmant

Le 1er mai 2015, un décret limitait la durée de travail des internes à 48 heures par semaine. Un an plus tard, on est loin du compte et ils sont nombreux à travailler plus de 60 heures par semaine. Autre anomalie : depuis 2002, un interne ne peut pas travailler plus de 24 heures d'affilé. Au-delà, il doit prendre un repos de sécurité. Mais dans les faits, ce n'est pas toujours respecté.
Article rédigé par Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Photo d'illustration © Maxppp)

Les internes expliquent qu'après une journée de travail et une nuit de garde, c'est-à-dire au bout de 24 heures de travail, il faut passer les consignes à l'équipe qui arrive et ça peut prendre plusieurs heures. Pour Baptiste Boukebous, président de l'ISNI, le principal syndicat d'internes, cette situation n'est pas normale.

 "On observe beaucoup d'internes qui travaillent plus de 24 heures et ça peut aller jusqu'à 36 heures parfois, ce qui est absolument dangereux ", prévient-il. "Le non respect du repos de sécurité est un fait gravissime ", poursuit Baptiste Boukebous.

Malaise profond et idées suicidaires

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, estime que les internes ne sont pas corvéables à merci. Elle doit publier la semaine prochaine une circulaire pour rappeler la loi. En attendant, les dégâts sont déjà là comme le constate la co-fondatrice du dispositif SOS-SIHP, Leslie Grichy. C'est un dispositif pour aider les internes en surchauffe. "Les internes qui nous contactent sont au bout du bout. Ils ont des idées soit suicidaires, soit proches de l'être. Il peuvent nous dire qu'ils traversent la route sans regarder dans l'idée que peut-être ils se feraient renverser par une voiture et que comme ça tout s'arrêterait ", rapporte Leslie Grichy. "C'est un interne toutes les semaines, voire deux internes par semaine qui nous contactent. Le malaise est profond ", observe-t-elle.   La balle est dans le camp des établissements hospitaliers. Ils doivent assurer une prise en charge de qualité des patients sans sacrifier la formation des internes.  Et tout cela sans dépasser la durée de travail hebdomadaire maximale de 48 heures.

REPORTAGE | Bruno Rougier a enquêté sur le malaise des internes

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