Le Médiator, à l'origine de 500 à 2.000 décès, a coûté environ 1,2 milliard d'euros à la Sécurité sociale
C'est ce qu'a dévoilé Le Figaro dans son édition de jeudi au sujet de l'antidiabétique utilisé comme coupe-faim, produit par les laboratoires Servier et commercialisé pendant les 33 ans, entre 1976 et 2009.
Le Médiator a été retiré du marché en raison des risques cardiaques encourus par les patients. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées.
La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a décidé en février de déposer plainte contre Servier pour "escroquerie et tromperie aggravée".
Le remboursement de cet anti-diabétique, dont quelque 145 millions de boîtes ont été vendues en 33 ans, a coûté 879 millions d'euros, selon une note confidentielle de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), citée par le quotidien. Le coût de la prise en charge des complications médicales liées à ce médicament représente en outre au moins 315 millions d'euros.
Les ventes du Médiator n'ont cessé de progresser entre 1983 et 2005, un pic ayant été atteint en 2005 avec plus de 9 millions de boîtes vendues, selon ce même document. La Cnam n'a pas commenté cette information.
L'affaire a ouvert un grand débat sur l'organisation du système de santé français et la place des laboratoires pharmaceutiques.
Un fonds d'indemnisation a été créé par l'Etat pour les victimes et c'est donc pour l'instant encore de l'argent public qui est utilisé pour la facture. Il sera mis en place avant l'été et sera opérationnel "très vite", a dit le ministère. Mais l'opposition et certains plaignants critiquent ce fonds, qui aboutit concrètement à faire payer les dommages aux contribuables, dans l'attente d'un éventuel remboursement par Servier.
Selon les Echos, les laboratoires Servier disposent d'une réserve de deux milliards d'euros et n'ont pas de dettes. Le ministre du Travail et ex-ministre de la Santé Xavier Bertrand a estimé que la trésorerie de Servier lui permettait d'indemniser les victimes.
L'étude citée par Le Figaro fait état de deux problèmes, le remboursement au taux maximal maintenu malgré les alertes jusqu'à son interdiction et les coûts liés aux affections cardiaques. L'estimation ne prend pas en compte les coûts liés aux arrêts de travail et aux invalidités.
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