La perte de l'odorat, signe annonciateur de la mort ?
Ce serait un meilleur indicateur du risque de mortalité qu'un diagnostic d'insuffisance cardiaque, de cancer ou de maladie pulmonaire, selon une étude.
Peut-on flairer la mort ? A partir de 57 ans, les personnes âgées incapables d'identifier de simples odeurs ont un risque accru de mortalité dans les cinq ans, selon une étude publiée, mercredi 1er octobre, dans la revue américaine Plos One (en anglais).
39% des sujets qui n'ont pas pu reconnaître des odeurs simples comme celle de la rose, de l'orange, du poisson, de la menthe et du cuir, sont décédés durant cette période. Ce chiffre n'était que de 19% dans le groupe avec une perte modérée de l'odorat et 10% chez ceux pouvant sentir normalement.
Un des meilleurs indicateurs du risque de mortalité
Le dysfonctionnement olfactif s'est avéré être un meilleur indicateur du risque de mortalité qu'un diagnostic d'insuffisance cardiaque, de cancer ou de maladie pulmonaire, selon les scientifiques de l'université de Chicago auteurs de l'étude. Seules des pathologies hépatiques graves sont un indicateur plus fort de la probabilité de décéder dans les cinq ans, précisent-ils.
L'étude, qui fait partie du projet du "National Social Life, Health and Aging Project", a été menée avec 3 000 hommes et femmes âgés de 57 à 85 ans, représentatifs de la population américaine. L'âge fait une différence : 64% des plus jeunes (57 ans) ont pu reconnaître toutes les odeurs testées, contre seulement 25% des plus âgés (85 ans).
"Des tests cliniques utiles et pas chers" ?
Près de 78% de ceux qui ont fait le test ont été classés comme ayant un odorat normal. Environ 20% des participants ont été classés comme hyposmiques, ne reconnaissant que deux à trois des odeurs. Les 3,5% restant étaient "anosmiques", c'est à dire que leur odorat était très diminué. Ils n'ont pu reconnaître qu'une des cinq odeurs du test et aucune pour 1,1% de ce groupe.
Une de ces explications à la conclusion de l'étude est que le système olfactif est doté de cellules souches capables de se régénérer. Une diminution de l'odorat pourrait signaler une baisse de la capacité générale de régénérescence de l'organisme avec l'âge, ce qui accroît toutes les causes de mortalité, avancent ces scientifiques.
Selon l'un des auteurs de l'étude, les résultats de cette recherche "pourraient permettre de développer des tests cliniques utiles et pas chers, capables d'identifier rapidement des personnes courant un plus grand risque de mortalité".
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