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La gestion de la grippe A a été trop rigide, selon un rapport de la commission d'enquête parlementaire publié mardi

Le rapport de la commission, présidée par Jean-Christophe Lagarde (député Nouveau Centre), indique notamment que la campagne de vaccination contre la grippe pandémique A/H1N1 a occasionné une perte de plus de trois millions de doses de vaccins.Cette quantité représente plus de la moitié du nombre de personnes vaccinées.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La vaccination contre la grippe A/H1N1 a occasionné une perte de plus de trois millions de doses de  vaccins. (AFP - Jody Amiet)

Le rapport de la commission, présidée par Jean-Christophe Lagarde (député Nouveau Centre), indique notamment que la campagne de vaccination contre la grippe pandémique A/H1N1 a occasionné une perte de plus de trois millions de doses de vaccins.

Cette quantité représente plus de la moitié du nombre de personnes vaccinées.

L'introduction du rapport précise que certains sujets qui fâchent ne sont pas abordés: "Il n'y aura pas d'analyse appronfondie sur le rôle de l'Organisation mondiale de la santé et notamment de ses experts (...) sur la question des liens d'intérêt susceptibles d'exister entre experts et laboratoires" pas plus que sur l'efficacité et les modalités d'utilisation des antiviraux (Tamiflu...) ou la pertinence des procédures d'autorisation de mise sur le marché retenues pour les vaccins pandémiques.

Les résultats de la campagne de vaccination, dont l'organisation est jugée "trop rigide", sont "décevants, comme dans la plupart des autres pays", note le rapport. En France, 5,36 millions de personnes ont été vaccinées au 1er juin 2010, soit moins de 8,5% de la population.

"Près de 3,46 millions de doses de vaccins auront été finalement jetées ou mises au rebut" dont 2,83 millions perdues (rupture de chaîne du froid, flacons entamés, ndlr) et 0,62 million mises au rebut, calcule la commission. "Soit une quantité particulièrement importante, surtout au regard du nombre de personnes finalement vaccinées, puisque le nombre de doses ainsi perdues représente plus de la moitié du nombre des personnes vaccinées: 64,5 %".

Une gestion trop rigide
La gestion de la grippe A par les pouvoirs publics a été trop rigide et s'est heurtée à une crise de confiance des Français sur le bien-fondé de la vaccination, dit encore ce rapport parlementaire.

Il estime que le gouvernement a "légitimement cru" à une crise sanitaire grave, d'où une mobilisation et des coûts importants pour y faire face, même si celle-ci s'est soldée par une "crise sans crise." Mais elle constate qu'il n'a pas su convaincre les professionnels de santé et les Français d'adhérer aux objectifs de la campagne de vaccination et en rend responsable internet et une tendance de la société à "préférer l'irrationnel".

Dans un entretien accordé à Libération, le président de la Commission, Jean-Christophe Lagarde ne donne que "9 sur 20" au gouvernement. Il justifie cette faible note par le "manque de souplesse du plan" et "l'erreur majeure" consistant à ne pas avoir associé la médecine de ville à la campagne de vaccination. En revanche, le rapport blanchit la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, accusée d'avoir commandé 92 millions de doses de vaccins, alors qu'à peine plus de cinq millions de personnes ont été vaccinées.

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