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L'Afssa a annoncé le 30 juin l'existence d'une étude sur l'administration d'antibiotiques dans les élevages de porcs

Malgré un appel pour un usage raisonné des antibiotiques en novembre 2009, Marc Mortureux, directeur de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, a reconnu une "augmentation (des ventes, ndlr) des produits les plus récents (fluoroquinolone, céphalosporine)", aussi "utilisés par l'homme et pour lesquels il y a apparition de résistances"
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Malgré un appel pour un usage raisonné des antibiotiques en novembre 2009, Marc Mortureux, directeur de l' Agence française de sécurité sanitaire des aliments, a reconnu une "augmentation (des ventes, ndlr) des produits les plus récents (fluoroquinolone, céphalosporine)", aussi "utilisés par l'homme et pour lesquels il y a apparition de résistances"

Dans une interview au Figaro, le responsable de l' Agence française de sécurité sanitaire des aliments répondait à une récente émission polémique Assiettes tous risques du magazine de France 3, Pièces à conviction, selon laquelle, l'absorption d'aliments comme le saumon norvégien, le maquereau de la Manche, les fraises d'Andalousie ou encore les cochons et canards élevés à la chaîne étaient autant d'occasions d'ingurgiter pesticides, antibiotiques ou PCB.

"En novembre dernier nous avons lancé un appel pour un usage raisonné des antibiotiques", a insisté Marc Mortureux, évoquant la mise en place d'un comité national vétérinaire par les ministères de l'Agriculture et de la Santé, qui a aussi annoncé des études sur l'usage d'antibiotiques dans les élevages de porcs et de lapins.

"Dès qu'elles seront achevées, vraisemblablement avant la fin de l'année pour celle sur les porcs, elles seront publiées", a-t-il assuré, avant d'ajouter: "Nous agissons en toute transparence et nous n'avons absolument rien à cacher." Le directeur de l'Afssa défendait l'Afssa, organisme parfois accusé d'opacité.

Même combat aux USA
L'agence américaine des médicaments (Food and Drug Administration) a pressé le 28 juin les éleveurs de donner moins d'antibiotiques à leur bétail pour minimiser le risque de résistance microbienne qui pourrait affecter la santé humaine, dans un projet de directive. L'agence a ainsi recommandé que les éleveurs utilisent les antibiotiques avec parcimonie, seulement quand cela est médicalement nécessaire et sous le contrôle d'un vétérinaire.

Le développement d'une résistance à ces médicaments et la perte d'efficacité qui en résulte "présente une grave menace à la santé publique", a, pour sa part, souligné la Food and Drug Administration qui a relevé que une large utilisation des antibiotiques par les humains comme par la médecine vétérinaire depuis plus de 50 ans.

Mais "utiliser des antibiotiques (...) aussi judicieusement que possible dans l'élevage est le meilleur moyen de minimiser le développement de résistance et de préserver l'efficacité de ces traitements pour les humains et les animaux", a expliqué Bernadette Dunham, la directrice du Centre de médecine vétérinaire à la Food and Drug Administration.

Des voix dissidentes, celles du groupement américain des producteurs de porc National Pork Producers Council, ont critiqué le projet par la voix de leur président. Selon Sam Carney, qui estime que le projet ne se fonde sur "aucune base scientifique", "cette directive pourrait éliminer l'utilisation de certains antibiotiques extrêmement importants pour la santé animale... et affecter la sécurité des produits alimentaires".

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