Interrogations autour de prothèses de hanche en métal
Pourquoi ces prothèses de hanche à base de cobalt n'ont pas été retirées du marché français, alors qu'elles l'ont été en 2010 aux Etats-Unis ? C'est la question posée par les avocats d'un patient, qui assignent en référé l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et le fabricant de prothèses Smith and Nephew pour demander une expertise. Ces prothèses ont cessé d'être utilisées depuis 2010 aux Etats-Unis.
Plusieurs études ont tenté de cerner les risques encourus par les personnes portant des prothèses contenant du cobalt. En effet le frottement entre les deux parties métalliques de la prothèses provoque un relargage d'ions métalliques dans le corps, ions que l'on retrouve en particulier dans le sang des patients porteurs d'une telle prothèse. On ne connaît pas précisément les conséquences de ce ralargage. Selon certains scientifiques, cela pourrait entraîner des atteintes au niveau du système nerveux ou endocrinien.
Déjà plusieurs contre-indications de ces prothèses, selon l'ANSM
En tout cas les porteurs de ces prothèses font l'objet d'un plan de surveillance renforcé. Il faut savoir qu'en décembre 2014, l'ANSM a d'ailleurs émis une mise en garde à destination des chirurgiens orthopédistes. L'agence estime qu'il faut éviter d'utiliser ces prothèses chez la femme en âge de procréer, chez des patients allergiques aux métaux, et restreindre leur utilisation chez les hommes jeunes ayant une activité physique très intense. Mais elle n'a pas émis d'interdiction formelle d'en poser.
Par ailleurs, les porteurs de ces prothèses métalliques font l'objet d'un contrôle trois mois après l'opération, puis un an, 3 ans, 5 ans, 7 ans et 10 ans après l'opération. Et pour les patients qui présentent une anomalie clinique, des examens complémentaires sont préconisés avec en particulier la mesure du taux de cobalt dans leur sang.
Sur les 140.000 prothèses de hanche implantées dans notre pays en 2013, seules 3.000, soit environ 2 % sont de ce type. Une étude réalisée par la revue Lancet montre que les chirurgiens doivent réintervenir beaucoup plus souvent chez les porteurs de prothèses métal-métal que chez ceux qui ont une prothése en céramique suite à une complication.
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