En 2017, près de 20 000 agressions ont été recensées dans les hôpitaux français : une toutes les trente minutes. Dans leurs cabinets libéraux, 1 000 médecins ont été agressés selon l'Ordre des médecins. Médecins, infirmiers, mais aussi standardistes, secrétaires... c'est le personnel médical dans son ensemble qui est confronté à une violence de plus en plus fréquente. Une violence d'abord verbale, puis physique.Comment se protéger d'un patient violent sans le blesser ? Au CHU de Limoges, il existe une formation qui enseigne aux médecins, infirmiers ou brancardiers des gestes d'autodéfense. En France, ils sont déjà 4 000 à l'avoir suivie.Pour protéger les soignants, un bouclier de la même matière que les gilets pare-ballesLe Dr Sardin, 61 ans, est l'un des premiers médecins français formés à l'autodéfense. Mais selon lui, maîtriser ces techniques reste moins important que l'attitude du soignant : "Les gens, quand ils sont très énervés, cherchent un souffre-douleur. Si mentalement vous ne vous présentez pas comme quelqu'un qui peut être agressé, comme un faible, les gens vont déjà se calmer."Pour les cas extrêmes, le CHU de Limoges a breveté un bouclier. Il est fait de la même matière que les gilets pare-balles, impossible à transpercer avec un couteau grâce à ses trois feuilles de Kevlar, une fibre synthétique ultra-résistante. Il nécessite deux intervenants pour envelopper l'individu violent, avant de refermer le dispositif à l'aide de scratchs. Il est même muni de poignées pour permettre le transport (à l'horizontale) du patient immobilisé.Extrait de "Docteur Courage", un reportage à voir le 10 janvier 2019 dans "Envoyé spécial".