Tarifs hospitaliers : "60% des cliniques risquent de fermer", alerte la fédération de l’hospitalisation privée qui appelle à une "grève totale" le 3 juin

La FHP exige "une équité de traitement" avec l'hôpital public et demande un rendez-vous au Premier ministre.
Article rédigé par franceinfo
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Lamine Gharbi président de la Fédération de l’Hospitalisation privée, le 25 mai 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Outrée par la faible augmentation tarifaire que leur a octroyée le gouvernement en 2024, les hôpitaux et cliniques privées ont annoncé mercredi "une grève totale" à compter du 3 juin, en maintenant toutefois les "soins vitaux". "60% des cliniques sont en déficit et risquent de fermer", alerte jeudi 4 avril sur franceinfo Lamine Gharbi président de la Fédération de l’Hospitalisation privée. Le gouvernement a choisi d’augmenter très légèrement le prix des actes médicaux réalisés dans les cliniques, alors que les tarifs vont augmenter de 4,3% dans l’hôpital public.

"Nous tirons une sonnette d'alarme. Pourquoi le gouvernement veut-il nous faire disparaître ?", s’est-il interrogé. "Nous sommes aujourd'hui obligés d'arriver à cette extrémité. Nous le regrettons, mais nous n'avons pas le choix. Nous ne pouvons pas nous laisser disparaître", a-t-il justifié. Les cliniques privées maintiendront "l’activité vitale".

"Une action punitive du gouvernement"

Lamine Gharbi ne comprend pas l’attitude du gouvernement. D’autant plus que les cliniques privées ont su, selon lui, répondre présentes pendant la crise du Covid. "Nous pallions cette dette Covid. 400 000 séjours ont été pris en charge pour épurer cette dette de patients qui sont en retard de soins", a-t-il expliqué. "Notre activité est forte, mais nous ne pouvons plus aujourd'hui continuer notre exercice et donc ça devient absolument délétère", a affirmé le président de la Fédération de l’Hospitalisation privée.

Il appelle à une "équité de traitement". Pendant la période Covid, "il y avait une équité et une complémentarité. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Donc nous demandons la même augmentation dans le budget que l'hôpital public. Pourquoi serions-nous traités différemment ?", s'est-il insurgé. 

Lamine Gharbi dénonce des mauvaises intentions de la part de l’exécutif : "Nous sentions cette volonté du gouvernement de vouloir avoir une action punitive contre les groupes, contre les cliniques privées. Nous en sommes là aujourd'hui et c'est absolument délétère. C'est inique". Le président de la Fédération de l’Hospitalisation privée demande "un rendez-vous avec le Premier ministre pour qu'il puisse vraiment comprendre le mal des cliniques privées et qu'il puisse se rendre compte de l'importance que nous avons sur les territoires".

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