Prémices d'un Meetoo à l'hôpital : "Il faut prendre des mesures concrètes" contre ces violences sexistes et sexuelles, plaide la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières

Après les accusations visant l'urgentiste Patrick Pelloux, la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières appelle à "enlever cette omerta qu'il y a à l'hôpital".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Plus d'un étudiant infirmier sur six est victime d'agressions sexuelles durant sa formation, d'après la Fnesi. (ROLAND MACRI / HANS LUCAS via AFP)

"Il faut prendre des mesures concrètes" contre ces violences sexistes et sexuelles à l'hôpital, a affirmé vendredi 12 avril sur franceinfo Pauline Bourdin, présidente de la Fédération nationale des étudiantes et étudiants en sciences infirmières (Fnesi), après les accusations portées par l'infectiologue Karine Lacombe contre l'urgentiste Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral". Depuis, de nombreux soignants prennent la parole pour dénoncer les violences sexuelles au sein de l'hôpital.

"Ça fait plusieurs années que nous dénonçons ces violences à l'hôpital", rappelle Pauline Bourdin. La Fnesi a fait une "enquête bien être" en 2022 en se concentrant "sur le volet violences sexuelles". "Cette enquête a révélé des chiffres alarmants", assure la présidente de la fédération étudiante. "C'est très important qu'on puisse mettre des actions en place."

Plus d'un étudiant sur six victime pendant sa formation

Les résultats de l'enquête de la Fnesi "sont publics depuis 2022". "Chez les étudiants infirmiers, c'est plus d'un étudiant sur six qui est victime d'agressions sexuelles durant sa formation, dont 70% qui se passent en stage", détaille Pauline Bourdin. Elle dénonce "une omerta très importante à l'hôpital où les étudiants ont peur de dénoncer ces violences, autant que la maltraitance ou le harcèlement". Car pour les étudiantes et les étudiants, "à la clé, c'est peut être leur formation qui est mise en danger, avec potentiellement un stage invalidé qui va augmenter la durée de leur formation". Et plus généralement, "ils ont peur d'être exclus de la formation s'ils dénoncent ces violences".

Pour Pauline Bourdin, au-delà de l'affaire Patrick Pelloux "il faut réussir à enlever cette omerta qu'il y a à l'hôpital, libérer la parole et appliquer une politique de tolérance zéro face à ces violences qui sont intolérables". La Fnesi appelle à "prendre des mesures concrètes et favoriser le signalement, notamment anonyme, qui permet aux étudiants de pouvoir signaler en toutes confiance ces violences".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.