L'hôpital public soumis aux mêmes règles de rentabilité qu'une entreprise privée
L'hôpital public soumis aux mêmes règles de rentabilité qu'une entreprise privée, c'est le résultat édifiant d'une enquête du magazine "Envoyé spécial".
Il y a un an, Emmanuelle s'est suicidée. C'est un matin d'été du mois de juin, la jeune femme est en congé. Elle sait que dans quelques jours, il lui faudra retourner au travail, mais elle ne s'en sent pas capable. Alors elle décide de se réfugier dans le petit appartement qu'elle a acheté avec son compagnon au Havre.
Elle s'asseoit par terre, allume une cigarette, et prend le temps d'écrire une longue lettre que l'on retrouvera près d'elle. Emmanuelle, 44 ans, laisse derrière elle deux enfants de 10 ans et 17 ans.
Emmanuelle ne voulait pas travailler en réanimation
"Là je pense que dans sa tête, elle s'est dit qu'elle avait fait une erreur de dosage : 'Je l'ai transporté trop tard', on ne saura pas ce qui s'est passé, mais il y a eu un moment où ça a été la panique, elle est rentrée avec ça, et je pense que ça ne l'a plus quittée", analyse son mari en lisant sa lettre d'adieu.
Le bébé évoqué dans la lettre n'est pas mort, aucune erreur n'aurait été commise. Pourtant, ce suicide n'est pas un accident. La jeune femme n'aurait pas dû travailler ce soir-là au service de réanimation. Elle a toujours demandé à ne pas aller dans ce service, mais elle n'a pas eu le choix.
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