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Plafonnement du salaire des médecins intérimaires : "Demander 6 000 euros par jour, ce n’est plus acceptable", estime la ministre Agnès Firmin-Le Bodo

Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, souligne lundi qu'il ne s'agit pas "d’interdire l’intérim" mais de lutter contre des dérives "inacceptables pour l’hôpital public".
Article rédigé par franceinfo
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Agnès Firmin-Le Bodo, en Lorraine, le 2 février 2023. (FR?D?RIC LECOCQ / MAXPPP)

"Demander 6 000 euros par jour ce n’est plus acceptable", estime Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, à propos du plafonnement des salaires des médecins intérimaires. Elle était l'invitée de France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) lundi 3 avril.

A partir d'aujourd'hui, les salaires des médecins intérimaires sont plafonnés à 1 390 euros bruts pour une garde de 24 heures. C'est l'application de la loi Rist, votée en 2021, qui entre en vigueur ce lundi.

Lutter contre des dérives "inacceptables"

"Il ne s’agit pas d’interdire l’intérim mais de lutter contre des dérives qui sont inacceptables pour l’hôpital, pour les soignants qui travaillent dans le même service, explique Agnès Firmin Le Bodo. Demander 6 000 euros par jour, ce n’est plus acceptable".

Ces médecins intérimaires sont souvent indispensables pour maintenir des services ouverts. Mais selon la ministre, "demander 6 000 euros par jour" alors que "dans les mêmes services, vous avez des praticiens qui ne gagnent même pas ça par mois" ne peut plus être toléré.

"Cela représente un coût estimé à 1,5 milliard d’euros au total. Cet argent pourrait servir à embaucher d’autres professionnels ou à faire d’autres investissements dans l’hôpital."

Agnès Firmin-Le Bodo

à France Bleu Normandie

Le syndicat des médecins intérimaires, le SNMRH (syndicat des médecins remplaçants des hôpitaux) a dressé la liste de 300 services susceptibles de fermer avec cette loi. Il appelle à la grève ce lundi.

Réguler plutôt qu'interdire

"Il ne s'agit pas d'interdire mais de réguler", répète la ministre Agnès Firmin Le Bodo. "Depuis fin décembre nous avons demandé aux ARS (Agences régionales de santé, Ndlr), de regarder au cas par cas, hôpital par hôpital, les services qui pourraient être en difficulté avec l’application de cette loi, poursuit la ministre. A l’heure où je vous parle, ils ne le sont pas, je crois en la responsabilité des praticiens. Je veux saluer la solidarité entre les hôpitaux et entre la médecine de ville et la médecine d’hôpital".

"L’hôpital public, c’est l’argent des Français, rappelle la ministre. Il nous faut rendre les métiers de la santé plus attractifs, mais nous devons réguler contre des dérives éthiques et financières qui ne sont pas acceptables pour l’hôpital public".

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