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Covid-19 : "Il y a 60 000 postes infirmiers vacants dans les hôpitaux", s'inquiète Thierry Amouroux

Selon le porte-parole du Syndicat National des Personnels Infirmiers, 10% de ces soignants "sont en arrêt maladie pour épuisement professionnel ou dépression".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une infirmière du service de réanimation de l'unité Covid de la clinique du Parc, près de Montpellier, le 1er avril 2021. (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

"Nous sommes inquiets parce que nous sommes confrontés à un manque de personnel important", a déclaré sur franceinfo, dimanche 19 décembre, Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Personnels Infirmiers, alors que la cinquième vague de Covid-19 continue de monter dans les hôpitaux.

Des infirmiers "dégoûtés par le gouvernement"

"Il y a 60 000 postes infirmiers vacants dans les hôpitaux aujourd'hui, et parmi ceux qui restent, 10% sont en arrêt maladie pour épuisement professionnel ou dépression", a-t-il constaté.Thierry Amouroux rappelle que l'hôpital a connu une vague de départs depuis le mois de juin. Il observe que les soignants "sont épuisés, ça fait depuis février 2020 que nous sommes sous pression avec le Covid". D'autant qu'entre les vagues épidémiques, "il faut prendre en charge les patients chroniques qui ont été déprogrammés".

Selon Thierry Amouroux, ces départs sont en grande partie liés au fait que certains soignants ont été "dégoutés par le gouvernement "qui a "continué à mettre en place des plans d'économie dans les hôpitaux, on est le seul pays qui a fermé des lits en période épidémique." Selon le ministère de la Santé, 5 700 lits ont effectivement été fermés en 2020.

"Un cercle infernal"

Pour ceux qui restent, la situation devient de plus en plus compliquée. Lors de la première vague, le porte-parole du Syndicat National des Personnels Infirmiers  explique "qu'il y avait six patients Covid par infirmière, et lors de la dernière vague on était à huit." Les départs entretiennent alors "un cercle infernal parce que plus la charge augmente, plus vous avez de départs, mais plus avez de départs, plus la charge de travail augmente."

Le doublement de la rémunération des heures supplémentaires annoncé par Jean Castex ne sera pas suffisant selon lui. : "Ça va permettre de résoudre certains problèmes particuliers pour des soignants très mal payés", reconnaît-il, "mais il faut bien comprendre que demander des heures supplémentaires à des gens épuisés, c'est augmenter le risque d'erreurs de soin."

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