Vitrification ovocytaire pour enfanter malgré le cancer : le témoignage exclusif de la première mère française
Fin 2012, Céline apprend qu’elle souffre d’un lymphome. Elle a alors 29 ans. Avant de commencer le traitement anticancéreux, l’équipe qui la suit lui propose de préserver sa fertilité par vitrification des ovocytes. Selon Céline, une telle proposition "devrait faire partie du parcours de soin", car cela "enlève un poids". "Après on n’y pense plus".
Idéalement, les équipes médicales essaient de préserver la fertilité avant le début des traitements. Mais ce n’est pas toujours possible, car parfois, le traitement doit être commencé de toute urgence. Dans le cas de Céline, quatre ovocytes ont été congelés.
Cette opération a eu lieu à Marseille. Ici, les oncologues du centre régional de lutte contre le cancer travaillent en étroite collaboration avec le Centre d’assistance médicale à la procréation. La procédure débute par une stimulation ovarienne, suivie d’une ponction du liquide folliculaire dans lequel se trouvent les ovocytes.
Ce liquide est ensuite analysé au laboratoire. On recherche les complexes cumulo ovocytaires puis on élimine toutes les cellules autour pour apprécier la maturité des ovocytes. Ce sont seulement les ovocytes matures donc fécondables qui sont vitrifiés, s’il y en a. Trois heures maximum après la ponction, la vitrification doit avoir lieu. Les ovocytes sont protégés du froid grâce à des produits puis congelés à moins 196 degrés Celsius, dans de l’azote liquide. Il faut éviter à tout prix que des cristaux de glace se forment dans la cellule.
Les ovocytes vitrifiés sont ensuite stockés dans ces cuves, où ils peuvent rester des années. Pour être utilisés, ils seront réchauffés à 37 degrés Celsius.
Après cette vitrification, Céline a débuté une chimiothérapie très agressive. Cinq mois plus tard, elle est en rémission complète. Mais il lui a fallu encore attendre deux ans avant d’envisager une grossesse. Une durée qui varie d’une patiente à l’autre et qui doit être décidée par l’équipe médicale, en fonction du contexte de la maladie.
Les ovocytes vitrifiés appartiennent à la patiente, si elle ne souhaite pas les utiliser, ils peuvent être détruits ou donnés à la recherche.
Céline, elle, a encore un ovocyte congelé. Peut-être, un jour, un petit frère ou une petite sœur pour sa fille Élise.
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