Le Chili dépénalise l'avortement thérapeutique
Le Tribunal constitutionnel du Chili a validé lundi la loi dépénalisant l'avortement thérapeutique, déjà approuvée par le Parlement, alors que l'IVG n'était auparavant autorisé dans aucune circonstance. L'institution a rejeté "les deux recours (déposés par la droite, ndlr) par six votes contre quatre, au sujet des trois causes d'interruption de grossesse" désormais autorisées, pour les femmes dont la vie est en danger, qui ont été violées ou dont le foetus est jugé non-viable, a déclaré Rodrigo Pica, secrétaire général du Tribunal constitutionnel, lors d'une conférence de presse.
Malgré le feu vert début août de la Chambre des députés puis du Sénat, les parlementaires de l'opposition avaient saisi le Tribunal constitutionnel, car ils estiment que le texte porte atteinte au principe du droit à la vie figurant dans la Constitution.
Un projet de loi porté par la présidente
Principale promotrice du projet, la présidente socialiste Michelle Bachelet pourra désormais promulguer la loi, qui a généré un débat intense pendant deux ans et demi. La semaine dernière, elle avait affirmé que cette loi était "le minimum dû par le Chili à ses femmes", assurant que son gouvernement défendrait "sa pertinence et sa constitutionnalité".
Jusqu'en 1989 et pendant plus de 50 ans, l'avortement était permis au Chili en cas de risque pour la mère et de foetus non-viable. Mais, avant de quitter le pouvoir, l'ancien dictateur Augusto Pinochet (1973-1990), l'a interdit, laissant cette décision inchangée durant plus de deux décennies.
Officiellement le Chili - un des derniers pays développés à reconnaître le divorce en 2004 et où l'Eglise est très présente - enregistre quelque 30.000 avortements provoqués ou spontanés, mais les interruptions clandestines pourraient être de l'ordre de 160.000. Après ce feu vert du Tribunal constitutionnel chilien, il reste 18 pays dans le monde interdisant totalement l'avortement, dont Haïti, le Congo et le Vatican.
Avec AFP
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