Accouchement : l'oxytocine est-elle trop utilisée ?
Découverte en 1909, l'ocytocine est une hormone produite par l’hypothalamus, sécrétée naturellement au moment de l’accouchement et pendant l’accouchement. Elle agit sur l’utérus pour stimuler les contractions au cours du travail, mais elle existe aussi sous forme synthétique. On l'appelle alors oxytocine. Selon le Vidal, "l’oxytocine est un ocytocique de synthèse, de constitution et de propriétés pharmacologiques identiques à celles de l'hormone ocytocique post-hypophysaire naturelle". Depuis le début des années 1970, elle est très fréquemment utilisée ; 64% des femmes sur le point d’accoucher reçoivent en effet des injections d’ocytocine, pour favoriser la dilation du col, accélérer les contractions et la naissance du bébé. L'objectif est d'éviter un travail prolongé qui augmenterait les risques de morbidité maternelle et fœtale.
Mais cette hormone de synthèse augmente aussi le risque d’hémorragie grave. D'après les chiffres de l’Inserm publiés en 2011, elle doublerait même quasiment le risque. Le Collège national des sages femmes, en concertation avec les gynécologues et les associations de patients, recommande donc aux équipes médicales de l’utiliser moins systématiquement et d’attendre plus longtemps avant d’y avoir recours.
L’oxytocine reste indispensable lorsqu’il faut déclencher, pour des raisons médicales, un accouchement avant terme. Quand le travail dure trop longtemps, ce produit permet aussi d’éviter la souffrance de la mère et du bébé. Mais, pour les sages-femmes, il est essentiel que les patientes soient mieux informées des risques.
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