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Face au risque de cancer, une étude réclame l’interdiction des cabines de bronzage

A l’instar de la majorité des Etats d’Australie, le magazine 60 Millions de consommateurs réclame l’interdiction des cabines d'UV en France. En cause, les résultats d’une enquête, réalisée à l’aide de clientes-mystère, qui révèle des dérives dans les pratiques des centres d’UV.
Article rédigé par Nicolas Skopinski
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (On compte 40 000 cabines de bronzage en France © MAXPPP)

L’étude révélée par le magazine 60 Millions de consommateurs pourrait faire de l’ombre au business des cabines de bronzage. Car il s’agit bien d’un business. De 18.000 centres de bronzage en 2010, la France est passée à 40.000 en 2014. Pour encadrer cette croissance, la règlementation encadrant la pratique des séances d’UV a été renforcée en 2013 puis en octobre 2014, en s’axant sur le devoir de prévention des risques de la part des personnels de ces centres. En vain, selon le magazine 60 millions de consommateurs qui lance un pavé dans la mare ce jeudi.

L'obligation de prévention non respectée

Dans cette étude, il dresse un constat sans appel sur le laxisme des centres de bronzage. 50 "clientes-mystères" ont été envoyées dans des centres de cinq grandes villes françaises (Lille, Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg). Les cinquante volontaires présentaient toutes des contre-indications aux séances d’UV. Soit parce qu’elles étaient enceintes de plus de cinq mois, soit parce que leur phototype (peau, cheveux, yeux clairs) les rendaient particulièrement sensibles. Des cas qui ne pouvaient pas échapper aux personnels de ces centres. Pourtant, au moment de s’informer sur les fameuses cabines bleues, surprise : les trois quarts des clientes sont invitées à y entrer sans aucune mise en garde préalable. Un constat implacable qui fait bondir le magazine.

Le spectre d’un scandale de santé publique

Les rayons ultraviolets ne riment pas simplement avec bronzage. Ils sont aussi cancérogènes. Ils ne constituent en aucun cas une protection contre certains cancers, comme l’a rappelé l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé dans un rapport : "De même, la supposée protection contre certains cancer (non cutanés) grâce à la sécrétion de vitamine D active induite par les UVA artificiels n’a pas de fondement scientifique solide comme le montre le rapport "UV (artificiels et solaires), vitamine D et cancers non cutanés" publié par l’INCA en juillet 2011."

Cette désinformation, couplée au diktat des canons de beauté exaltant les peaux hâlée hiver comme été, fait craindre une explosion des cancers de la peau dans les années à venir. Selon la Société française de dermatologie, il y a chaque année 1.600 décès suite à un cancer de la peau dont 50 dus aux cabines de bronzage. L’Institut de veille sanitaire (InVS) craint dans les trente prochaines années 500 à 2 000 victimes de cancers développés à cause de l’usage des cabines de bronzage. Une mortalité qui, si elle se confirmait, serait similaire à celle du Mediator.

Les autorités sanitaires ont été alertées par l’Institut national de la consommation, éditeur du magazine 60 Millions de consommateurs. Les centres d'UV sont déjà interdits au Brésil et en Australie.

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