Y aura-t-il des moustiques à Noël ?
Anna-Bella Failloux, responsable de l’Unité de recherche et d'expertise arbovirus et insectes vecteurs à l’Institut Pasteur, a répondu aux questions du Magazine de la santé.
- Pourquoi les températures douces de cet automne favorisent-elles les moustiques ?
Anna-Bella Failloux : "Les moustiques, comme tous les insectes, supportent les températures extérieures car ce sont des organismes qui sont incapables de réguler leur température interne donc quand il fait chaud dehors, il fait chaud dans le moustique. Un moustique qui subit une chaleur inhabituelle va continuer à se développer, il n’a pas encore eu le déclic pour entrer en « diapause » hivernale. Les moustiques commencent à faiblir en dessous de 15 degrés. A ce moment-là, ils vont chercher des environnements plus propices, comme les caves, les parkings, le métro ou il fait une température plus stable."
- Est-ce qu’on peut craindre avec le réchauffement des températures, des épidémies de dengue ou de chikungunya en France métropolitaine ?
Anna-Bella Failloux : "Le moustique tigre est déjà présent dans 42 départements en France. Et les gens voyagent de plus en plus. Donc forcément, la conjonction des deux peut donner un cocktail détonant. En métropole, les premiers cas autochtones de dengue, c’est-à-dire des gens qui contractent la dengue en restant chez eux, datent de 2010. C'est inquiétant car ce sont des maladies tropicales normalement. Avec le réchauffement climatique et l’intensification des déplacements, on peut se retrouver avec de la dengue, du chikungunya et même du paludisme."
- Quels sont les conseils à suivre pour limiter la prolifération des moustiques ?
Anna-Bella Failloux : "Il faut éliminer les gîtes larvaires (lieu ou la femelle pond ses œufs NDLR) c’est-à-dire nettoyer son jardin, vider ses pots de fleurs, déboucher ses gouttières. L’objectif est d’éviter d’avoir de l’eau stagnante. Mais il faut que tout le monde le fasse car le moustique vole donc si on le fait et que le voisin ne le fait pas, ça ne sert pas à grand chose…"
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