Vers l’interdiction définitive des pesticides à base de métam-sodium
Les produits à base de métam-sodium sont actuellement utilisés en maraîchage (culture de la mâche, de la tomate…) ou en horticulture afin de désinfecter les sols avant la plantation ou le semis, pour empêcher la proliférations de certains champignons ou de vers destructeurs de cultures. Si l’usage du métam-sodium est approuvé au niveau européen jusqu’en 2022, l’Anses a procédé à la réévaluation du dossier.
L’Anses a évalué tant les risques pour la santé humaine que ceux pour l’environnement, pour "chacun des usages des produits" à base de métam-sodium, en prenant en compte les niveaux d’exposition réels des utilisateurs et des riverains. Au terme de cette analyse, l’Agence conclut que "l’ensemble de ces usages représente un risque pour la santé humaine et l’environnement", et a notifié aux fabricants son intention de retirer l’ensemble des autorisations de mise sur le marché pour les produits à base de métam-sodium.
Une substance sous surveillance
Début octobre, plusieurs intoxications au métam-sodium sont survenues dans deux communes Maine-et-Loire, entraînant dix-sept hospitalisations. L’autorisation d’usage avait temporairement été suspendue dans le département, afin de vérifier si les conditions d’utilisation des produits avaient été respectées. L’Anses avait alors rappelé que ces substances présentaient "des effets irritants, sensibilisants et corrosifs pour la peau, les voies respiratoires et les yeux".
Cinq produits incorporant du métam-sodium sont actuellement autorisés en France. Selon les évaluations de l’Anses, près de 700 tonnes de produits à base de métam-sodium sont utilisées chaque année sur le territoire.
Dans un rapport remis en décembre 2017 au gouvernement français, le métam-sodium est décrit comme l'une des "substances les plus utilisées et identifiées comme les plus préoccupantes" avec le metsulfuron méthyle et le sulcotrione. Depuis cette date, son interdiction a été proposée par plusieurs parlementaires par voie d'amendement.
Dans le communiqué présentant ses conclusions, l’Anses a tenu à souligner que "les événements récents [dans le Maine et Loire] ont montré l’importance de déclarer à l’Anses tout événement indésirable en lien avec les utilisations des produits phytopharmaceutiques. L’Anses rappelle aux professionnels que la déclaration d’effets indésirables constitue une obligation réglementaire. […] Ces signalements de phytopharmacovigilance permettent à l’Agence d’agir rapidement afin de prévenir et contrôler les risques."
la rédaction d'Allodocteurs, avec AFP
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