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La pollution est responsable d'un quart des morts prématurées et des maladies dans le monde, selon un rapport de l'ONU

Deux cent cinquante scientifiques de 70 pays ont travaillé sur ce rapport, dont les résultats sont révélés mercredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des piétons portent des masques contre l'air pollué à Dalian (Chine), le 6 mars 2019. (LIU DEBIN / IMAGINECHINA / AFP)

La pollution est responsable d'un quart des morts prématurées* et des maladies dans le monde. C'est ce que révèle, mercredi 13 mars, un rapport de l'ONU (en anglais) sur l'état de la planète. En 2015, les conditions environnementales "médiocres" ont par exemple été responsables "d'environ 25% des morts [prématurées] et maladies mondiales", ce qui représente 9 millions de morts. Chaque année, environ 57 millions de personnes meurent dans le monde, toutes causes confondues.

Deux cent cinquante scientifiques de 70 pays ont travaillé sur ce rapport sur l'environnement mondial (Global Environment Outlook, GEO). Il souligne un fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres. Ainsi, la surconsommation, la pollution et le gaspillage alimentaire au Nord précipitent la famine, la pauvreté et les maladies au Sud.

Les émissions responsables de la pollution de l'air, les produits chimiques contaminant l'eau potable et la destruction accélérée des écosystèmes nécessaires à la survie de milliards de personnes causent une sorte d'épidémie mondiale qui entrave aussi l'économie, selon le texte. Faute d'accès à l'eau potable, 1,4 million de personnes meurent chaque année de maladies évitables comme des diarrhées ou des parasites liés à des eaux contaminées.

Réorganiser l'économie mondiale

Le rapport GEO, qui utilise des centaines de sources de données pour calculer l'impact de l'environnement sur une centaine de maladies, compile une série d'urgences sanitaires "pour arrêter et inverser la situation". Sans une réorganisation de l'économie mondiale vers une production plus durable, le concept de croissance pourrait devenir vide de sens face aux morts et aux coûts des traitements, estiment les auteurs. "Le message central est que si vous avez une planète en bonne santé, elle soutient non seulement la croissance mondiale mais aussi la vie des plus pauvres qui dépendent d'un air pur et d'une eau propre, explique à l'AFP Joyeeta Gupta, la coprésidente du GEO. A l'inverse, un système en mauvaise santé cause des dégâts immenses aux vies humaines."

La situation n'est cependant pas irrémédiable, note le rapport, qui appelle notamment à la baisse des émissions de CO2 et de l'utilisation des pesticides. Le gaspillage alimentaire pourrait également être réduit, alors que le monde jette aux ordures un tiers de la nourriture produite (et même 56% dans les pays les plus riches). 

Tout le monde dit que d'ici 2050 nous devrons nourrir 10 milliards de personnes, mais cela ne veut pas dire que nous devons doubler la production.

Joyeeta Gupta

dans le rapport annuel GEO

La publication de ce rapport pendant l'assemblée générale du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) à Nairobi (Kenya) devrait alimenter le débat sur la question de la responsabilité des dommages causés à la Terre. Selon des sources proches des négociations, certains pays riches, Etats-Unis en tête, menacent de ne pas "accueillir favorablement" le rapport. Un mauvais signe pour un éventuel futur accord sur la réduction du gaspillage, de la surconsommation et de la pollution.

* Une mort est considérée comme prématurée si elle survient avant l'âge moyen de mort de la population (cet âge est fixé à 65 ans par l'Insee, mais à 70 ans par l'ONU).

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