Pérou : des milliers d'indigènes menacés par une pollution aux métaux lourds
"Les niveaux de métaux et substances toxiques (plomb, cadmium, arsenic, mercure et manganèse) découverts chez les participants à l'étude démontrent le risque pour la santé auquel sont exposées" ces communautés, explique Amnesty International.
Amnesty International alerte sur la situation de quelque 8 000 indigènes au Pérou. Leur organisme présente des niveaux élevés de plomb, d'arsenic et de mercure en raison de l'exploitation minière près de villages, dans la province d'Espinar, dénonce un rapport publié mardi 18 mai par l'ONG. Le Pérou est l'un des principaux producteurs mondiaux de cuivre, or, argent, zinc et plomb.
"Les niveaux de métaux et substances toxiques (plomb, cadmium, arsenic, mercure et manganèse) découverts chez les participants à l'étude démontrent le risque pour la santé auquel sont exposées les communautés indigènes dans la province d'Espinar", pointe le rapport de l'organisation de défense des droits humains, issu d'une enquête de trois ans autour de la zone minière d'Ataccapay contrôlée par le géant anglo-suisse Glencore.
Maux de tête, problèmes rénaux, tumeurs
L'enquête a analysé les métaux et substances toxiques chez 150 volontaires ainsi que la qualité de l'eau dans 292 endroits situés dans la zone concernée. La présence de métaux lourds dans l'organisme "peut générer différentes sortes de maladies, des nausées, des vomissements, certains types de cancers et des problèmes hépatiques", explique la responsable de l'enquête, María José Veramendi.
Lors des entretiens individuels effectués durant l'enquête, les habitants ont fait état de symptômes comme des maux de tête, des problèmes rénaux, de prostate ou dentaires, et des affections de l'estomac, a-t-elle expliqué. Des tumeurs cancéreuses ont été signalées par deux personnes.
"Un programme de vigilance épidémiologique"
María José Veramendi exhorte les autorités sanitaires à "établir un programme de vigilance épidémiologique permanent dans la province d'Espinar pour déterminer l'impact global sur la population exposée". Les habitants "vivent une double urgence, avec la contamination et le Covid-19", souligne-t-elle.
Au Pérou, selon des chiffres officiels, dix millions de personnes, soit environ un tiers de la population, risquent une exposition aux métaux lourds, plus de 20% (6,8 millions de personnes) à des métalloïdes comme l'arsenic et plus de 6% (deux millions) aux hydrocarbures, rappelle le rapport.
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