L’utilisation d’antibiotiques sur les animaux a baissé de 37% en cinq ans
L'utilisation des antibiotiques en santé animale en France, que ce soit pour des élevages ou des animaux de compagnie, a chuté de 37% en cinq ans, dans la foulée d'un plan gouvernemental lancé en 2012, a-t-on appris auprès du ministère de l'Agriculture vendredi.
Ce recul est beaucoup plus important que l'objectif de départ du plan Ecoantibio 1, qui prévoyait une baisse de 25% du volume de doses par kilo d'animal en cinq ans, a expliqué à l'AFP un responsable du ministère vendredi, en marge de la visite du ministre Stéphane Travert au Sommet de l'élevage de Cournon, près de Clermont-Ferrand.
Ces résultats "témoignent de la mobilisation et de l'engagement de l'ensemble des parties prenantes privées et publiques, et particulièrement des vétérinaires et des éleveurs, sur ce dossier prioritaire en termes de santé publique", a complété le ministère dans un communiqué diffusé conjointement avec celui de la Santé.
Les antibiotiques de dernier recours ont aussi vu leur usage rationalisé et réduit de 80% en moyenne sur trois ans alors que l'objectif initial visait à une réduction de 20% entre 2014 et 2016.
La résistance antibiotique à l’origine de 12.500 décès par an en France
L'OMS (Organisation mondiale de la santé) et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'alimentation) ont alerté à plusieurs reprises des risques liés à la "menace" croissante de bactéries résistantes aux traitements antibiotiques en raison notamment d'une sur-utilisation des antibiotiques qui amoindrissent les résistances des organismes, humains ou animaux. Sur la seule population française, la résistance antibiotique est à l'origine de 12.500 décès par an, selon un rapport remis fin septembre au ministère de la Santé.
Dans l'élevage, les plus fortes baisses d'utilisation sont observées chez les porcs et les volailles, qui étaient aussi les plus gros utilisateurs, a indiqué une source au ministère de l'Agriculture: "on utilisait parfois les antibiotiques en prévention pour éviter que les animaux ne tombent malades". "Nous avons pu, par des politiques incitatives engager l'ensemble des acteurs pour développer des pratiques plus vertueuses et préserver l'efficacité des médicaments essentiels" a-t-il ajouté, avant de préciser que les laboratoires pharmaceutiques ont été associés à la démarche.
Pour parvenir à ce résultat, les éleveurs ont dû changer leurs pratiques. Ils ont cherché notamment à améliorer les conditions de vie des animaux pour freiner la propagation des virus de façon naturelle dans les élevages. Par exemple, aérer davantage, réduire le nombre d'animaux par parc...
"Ce résultat est vertueux car il répond aux attentes sociétales d'amélioration du bien-être animal" a jugé le responsable du ministère, interrogé par l’AFP. Un Ecoantibio2, qui s'étalera de 2017 à 2021, a été lancé afin de "pérenniser la démarche". Cette fois-ci, "nous n'avons aucun objectif chiffré, nous voulons surtout développer les solutions alternatives et notamment les protocoles de vaccination permettant d'éviter les maladies", a dit le responsable.
Avec AFP
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