Etats généraux de l'alimentation : la santé et l'environnement au placard selon les associations
Sans Emmanuel Macron, pourtant prévu à la conclusion de cette première journée, les Etats généraux de l’alimentation se sont ouverts jeudi. Autour des différentes tables, participaient 500 personnes d'horizons divers: syndicats agricoles, assureurs, ONG environnementales ou caritatives, associations de consommateurs, professionnels de santé, représentants de l'industrie agroalimentaire et de la distribution, de onze ministères et de la Commission européenne. Les travaux continueront jusqu'à mi-novembre au travers de quatorze ateliers rassemblant chacun une quarantaine de personnes.
Le programme ne satisfait pas tout le monde, associations en tête. Transparence des prix, qualité, santé... les Etats généraux de l'alimentation devront prendre en compte les préoccupations des consommateurs, prévient l'UFC-Que Choisir, qui s'insurge de voir le rendez-vous dominé par "les demandes traditionnelles des syndicats agricoles".
"L'annonce des États généraux de l'Alimentation faite par le candidat Emmanuel Macron laissait présager des réorientations décisives en faveur d'une alimentation plus saine et une agriculture plus durable. Mais la déception a été à la hauteur des attentes, au vu du programme de travail", estime jeudi l'association dans un communiqué.
Sur les 14 groupes de travail prévus entre fin août et novembre, neuf seront relatifs aux problèmes économiques des agriculteurs, quatre à l'alimentation et seulement un à l'environnement, résume l'UFC. "Rien de concret n'est dit ou presque sur les impacts négatifs des activités agricoles sur l'environnement et la santé, la qualité des aliments ou la loyauté des informations fournies au consommateur." L'association dénonce "l'impasse" sur la transparence des prix au consommateur, sur les perturbateurs endocriniens, ou sur la réglementation environnementale qui s'impose déjà aux activités agricoles.
"La santé environnementale absente des débats"
"En matière de déséquilibres alimentaires, la responsabilité de l'industrie agro-alimentaire et de son marketing sont scandaleusement passés sous silence, ces problèmes étant abordés sous l'angle de la responsabilité des consommateurs", ajoute l'organisation, qui, "compte tenu des enjeux participera aux débats" mais conditionnera son maintien à un élargissement des discussions.
D’autres ONG, dont Greenpeace France ou France Nature Environnement ont également publié un appel commun à "intégrer des enjeux cruciaux, absents des débats", comme la "santé environnementale" ou "l’adaptation aux changements climatiques". "La question de la santé des travailleurs agricoles, des riverains et des consommateurs finaux ne doit plus être un sujet tabou", ajoutent ces associations.
Certains débats sur la malbouffe industrielle ont pourtant eu lieu au cours de cette première journée. Sur la défensive le patron du marché de gros de Rungis Stéphane Layani a notamment demandé à l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l’environnement et du travail) si une étude avait été faite pour prouver "les effets de la gastronomie et du bien-manger sur la santé des Français".
Avec AFP
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