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Ce qu'il faut retenir de l'explosion à la centrale nucléaire de Flamanville

Une explosion s'est produite jeudi matin à la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, sans faire de blessés graves. Le départ de feu a été très vite maîtrisé.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Vue générale de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche). (LA PHOTOTHEQUE EDF / SIPA)

L'inquiétude a été rapidement levée. Jeudi 9 février, en milieu de matinée, un début d'incendie, qui a entraîné une détonation, s'est produit dans la salle des machines du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche). Le feu a été "immédiatement maîtrisé", selon EDF, tandis que l'incident en lui-même s'est terminé à la mi-journée, ont annoncé les autorités. Franceinfo revient sur ce qu'il faut retenir de cet incident.

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Que s'est-il passé ? 

Il est presque 10 heures quand "un début d'incendie sur un réseau de gaines électriques dans la salle des machines" se produit, a indiqué le préfet de la Manche, Jacques Witkowski, contacté par franceinfo. Le lieu de l'incident n'est pas en contact avec la partie nucléaire du réacteur, font immédiatement savoir les autorités.

Un ventilateur a connu un dysfonctionnement matériel, qui a engendré une détonation, un début d'incendie et surtout un dégagement de fumée qui a incommodé cinq salariés, qui sont totalement indemnes.

Jacques Witkowski, préfet de la Manche

à franceinfo

Aucun blessé grave n'est cependant à déplorer, d'après les autorités. Selon EDF, "le départ de feu a été immédiatement maîtrisé par les équipes de la centrale". A midi, le préfet annonçait que l'incident était "fini".

Est-ce le premier incident à Flamanville ?

La centrale de Flamanville est souvent sous les projecteurs des médias en raison des déboires de son réacteur EPR en construction depuis 2007 et dont le coût a plus que triplé depuis. Mais les deux autres réacteurs en fonctionnement ont aussi connu des problèmes techniques ces dernières années.

Le plus marquant a été un dégagement de fumée non radioactive qui s'est produit en août 2015 au niveau du réacteur 2 et qui avait entraîné le déclenchement pendant quelques heures d'un plan d'urgence. Mais l'absence de feu a ensuite été confirmée. Le réacteur 2 a aussi dû être arrêté cinq semaines fin 2015, début 2016, après la panne d'un transformateur qui a dû être remplacé.

En octobre 2015, EDF avait par ailleurs déclaré un incident de niveau 1 sur 7 à la centrale de Flamanville après avoir découvert que "quelques" joints n'étaient pas les bons sur ses deux réacteurs en fonctionnement.

Faut-il s'inquiéter ? 

Selon les autorités, l'incident ne soulève aucune inquiétude. "C’est un incendie extrêmement modéré. Il ne faut pas imaginer que la centrale, sur la partie salle des machines, était en feu", a ainsi expliqué le préfet au micro de franceinfo. 

Il ne s'agit pas d'un accident nucléaire.

Olivier Marmion, directeur du cabinet du préfet

à l'AFP

"C'est un événement technique significatif", mais l'explosion s'est produite "hors zone nucléaire", a déclaré de son côté à l'AFP Olivier Marmion, directeur de cabinet du préfet.

"Avec les deux récents incendies qui ont eu lieu à la centrale de Cattenom, en Moselle, il s'agit du troisième incendie sur une installation nucléaire en dix jours", a cependant commenté Greenpeace dans un communiqué. "L'ASN a elle-même déclaré que l'état de la sûreté nucléaire est préoccupant" en France, rappelle l'ONG. "Tout cela s'inscrit dans un contexte de dégradation grave des réacteurs français, dont plus de la moitié sont touchés par une centaine d'anomalies graves."

Quelles procédures ont été mises en place ? 

Par précaution, le réacteur n°1 de Flamanville a été arrêté sitôt l'incident connu. "A partir du moment où un scénario industriel se produit, il y a des dispositifs de précaution automatisés (…) et bien évidemment, ça a enclenché le processus de déconnexion du réseau de ce réacteur, mais qui n’était pas lié à un problème de production du réacteur lui-même", a expliqué le préfet. Pour autant, le Plan particulier d’interventions (PPI) n’a pas été déclenché du fait de l'absence de tout risque nucléaire, précise la préfecture de la Manche.

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