Un enfant de deux ans meurt suite à l’ingestion d’une pile-bouton
Fin août, le petit Loëvann avale une pile au lithium sans que nul, autour de lui, ne s’en aperçoive. "Nous étions chez une amie. Ses enfants jouaient avec des « hand spinners »", des petites toupies plates que l’on fait tourner entre ses doigts, a raconté le père de l'enfant au quotidien Nord Littoral. Trois jours plus tard, l’enfant a manifesté des difficultés respiratoires. "Nous l’avons conduit aux urgences de l’hôpital de Calais. [Une pile bouton] a été détectée dans l’œsophage", a-t-il ajouté.
L’enfant a rapidement été transféré au centre hospitalier de Lille, où il a été opéré par les équipes médicales de chirurgie pédiatriques pendant plusieurs heures. Selon la presse locale, l’enfant a finalement succombé d’une hémorragie interne. "Loëvan s’est battu jusqu’au bout. C’est mon super héros", témoigne son père dans les quotidiens régionaux.
"C'est un drame innommable. Les parents veulent vraiment que tout le monde prenne conscience de la dangerosité de ce type de piles, au lithium. Tout l'intérieur du corps de l'enfant était nécrosé", a déclaré à l'AFP le maire de Polincove, Thierry Rouzé.
Voir également : Parents, attention aux "piles bouton" !
Une pile n'est pas un corps inerte
Une pile bouton peut facilement être ingérée par un jeune enfant. Or, elle contient des substances réactives et toxiques (dans le cas présent, du lithium), qui vont interagir avec les muqueuses, notamment dans l’œsophage (proche des voies respiratoires et de l’aorte) ou l’intestin. Les brûlures chimiques internes sont difficiles à juguler. Elles peuvent poursuivre leur évolution après l’extraction du corps étranger, et créer des lésions irréversibles, à l’origine d’hémorragies.
En 2017, les hand spinners sont arrivés en tête des produits dangereux signalés dans l'UE, selon un rapport de la Commission européenne publié en mars. Les dangers liés à certains modèles de "hand spinners" avaient particulièrement été mis en avant. Sans donner de chiffres, la Commission soulignait que "des contrôles sur des échantillons avaient rapidement révélé des problèmes", liés notamment aux petites piles-bouton permettant à des modèles de toupie de s'allumer en tournant. En cas d'ingestion, elles peuvent "causer des brûlures de l’œsophage et des intestins", soulignait le rapport.
L’an passé, l’Anses a recensé près de 1.200 visites aux urgences sur le territoire national "liées à l’ingestion de piles bouton". Annuellement, les centres antipoison recevraient entre 200 et 250 appels associés à ces ingestions.
la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
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