Mourir "noyé" plusieurs jours après avoir bu la tasse ?
Avec les beaux jours, les enfants sont comme des poissons dans l’eau. Mais, en quelques secondes à peine, un accident peut arriver : la noyade. L’eau pénètre dans les poumons et traverse la paroi des alvéoles. Ces petits sacs sécrètent un liquide, le surfactant pulmonaire, qui les maintient gonflées en permanence, et empêche le plasma sanguin de pénétrer dans les poumons.
Or, comme nous l’explique le Pr Denis Safran, ancien chef de service anesthésie-réanimation à l’hôpital Georges-Pompidou (Paris), "lorsque du liquide entre dans l’alvéole, il va « laver » ce surfactant, le dissoudre. Il n’y a plus de protection. L'alvéole va s'affaisser, en l'absence de ce liquide tensioactif - c’est comme une bulle de savon qui se rétrécirait - et le liquide du plasma va venir inonder les alvéoles. Les échanges gazeux ne vont plus pouvoir se faire, […] et les organes ne seront plus correctement alimentés en oxygène". Ceci peut entraîner une perte de connaissance, un arrêt respiratoire, et la mort.
Dans de très rares cas, la noyade est en quelque sorte retardée. La persistance de l’eau dans une zone des poumons peut entraîner l’apparition des symptômes de la noyade plusieurs heures, voire plusieurs jours, après avoir bu la tasse. Le cas décrit mi-juin par le site Eyewitness News (site de la chaîne de télévision texane ABC 13) apparaît exceptionnel de par le délai entre l’immersion et le décès ; l’information n’a, pour l’heure, pas été corroborée par des autorités médicales.
La noyade retardée, ou "noyade sèche", toucherait surtout les enfants car la surface alvéolaire est plus petite et plus fragile chez eux.
Alors si un enfant boit la tasse, il faut le surveiller. En cas de changement de comportement, de pâleur, de fièvre, de gêne respiratoire, il faut impérativement le conduire aux Urgences. La meilleure prévention reste encore de ne jamais laisser un enfant seul au bord de l’eau, même quelques secondes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.