L'éducation sexuelle reste marginale dans l'enseignement
Seule une petite minorité de jeunes bénéficient tout au long de leur parcours scolaire de séances annuelles d’éducation sexuelle. Pourtant, la loi de 2001 prévoit dans les écoles, les collèges, et les lycées au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité.
"Compte-tenu des enjeux posés en matière de citoyenneté, d’égalité femmes-hommes et de santé, il est de la responsabilité des pouvoirs publics de répondre à toutes les jeunes par des informations objectives, sans jugement ni stéréotypes, et, lorsqu’elles ou ils en expriment le besoin, de leur apporter l’accompagnement nécessaire", indiquent les auteurs.
Les cours d'éducation à la sexualité sont mal dispensés
Selon le HCE, sur 3.000 établissements publics et privés entre 2014 et 2015, 25% des écoles répondantes n'ont pas mis en place des cours d'éducation à la sexualité contre 4% des collèges et 11,3% des lycées. Sur la totalité des classes concernées, seuls 10 à 21% des classes ont bénéficié des trois séances.
Les personnels de l’Éducation nationale sont très peu formés à ce sujet, et lorsque l'éducation à la sexualité est intégrée à des disciplines, elle est largement concentrée sur les sciences. Les thématiques les plus abordées sont la biologie/reproduction, l'IVG et la contraception, le VIH/Sida et la notion de respect, notamment entre les sexes. A l'inverse, les questions de violences sexistes et sexuelles ou d'orientation sexuelle sont les moins abordées.
Les femmes sont les plus défavorisées
Si l’âge du premier rapport sexuel pour les hommes et les femmes est sensiblement le même (17,6 pour les filles et 17,2 pour les garçons), de nombreuses inégalités subsistent. En effet, "les jeunes hommes sont valorisés selon une norme de virilité" tandis que "les jeunes femmes subissent la double injonction de devoir se montrer désirables mais respectables". Le rapport du HCE précise que "les relations amoureuses et sexuelles des filles sont particulièrement surveillées". Enfin, "la responsabilté de la prévention des grossesses non désirées et des maladies sexuellement transmissibles continue de peser principalement sur les filles et les femmes".
Les réseaux sociaux peuvent amplifier le harcèlement sexiste
Les auteurs expliquent que "les stéréotypes de sexe favorisent des violences sexistes en particuliers les jeunes femmes : harcèlement, agression sexuelle, mutilation, violences". Le harcèlement a désormais souvent lieu dans les réseaux sociaux. En Ile-de-France, une lycéenne sur quatre déclare avoir été victime d’humiliations et de harcèlement en ligne, notamment concernant son apparence physique ou son comportement sexuel ou amoureux (sondage Ipsos/Centre Hubertine Auclert, 2014).
Les adolescents méconnaissent leur corps
Le HCE indique que "les jeunes, en particulier les filles, méconnaissent leur corps, et le plaisir féminin reste tabou". 84% des filles de 13 ans ne savent pas comment représenter leur sexe alors que 53% d’entre elles en sont capables pour le sexe masculin. De plus, une fille de 15 ans sur quatre ne sait pas qu’elle a un clitoris, d’après une enquête réalisée en 2009 par la faculté de Médecine de Montpellier.
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