Explosion du diabète de type 1 chez les enfants
"En France comme en Europe, l’incidence du diabète de type 1 (DT1) a doublé en 30 ans chez l’enfant et l’adolescent", alarme Santé Publique France dans son dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié à l'occasion de la journée mondiale du diabète. "Cette augmentation a été deux fois plus rapide chez les enfants de moins de 5 ans", ajoute Santé Publique France, qui indique "qu’il y a ainsi un rajeunissement de l’âge moyen au diagnostic". Entre 2013 et 2015, 6 424 enfants ont été identifiés comme nouvellement atteints de DT1 : 2 008 en 2013, 2 130 en 2014 et 2 286 en 2015. C’est la première fois qu’est publiée une estimation nationale de l’incidence du DT1 chez l’enfant.
Des disparités géographiques mal expliquées
Le BEH révèle en outre que sur cette même période, de fortes variations régionales ont été constatées. "Les taux d’incidence régionaux les plus élevés étaient observés dans les régions Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Hauts-de-France", tandis qu’en France métropolitaine, "les taux les plus bas étaient observés dans les régions Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Normandie". Des disparités expliquées "par une combinaison complexe de causes, dont certaines restent à découvrir", précise le bulletin, qui informe toutefois que l’étude a privilégié l’analyse des "facteurs environnementaux […] des facteurs nutritionnels, des substances toxiques" ou "des conditions de vie familiale stressantes", notamment.
Des généralistes pas assez formés
"Le DT1 est une maladie auto-immune d'origine génétique. C’est difficile d’en déterminer les causes, mais elles sont certainement liées aux perturbateurs endocriniens", estime Gérard Raymond, président de la Fédération Française des Diabétiques. "Il faut réfléchir plus sérieusement au principe de précaution, et arrêter de tergiverser quand on a des preuves probantes de la nocivité des perturbateurs endocriniens ou de certains produits désherbants", poursuit M. Raymond, qui affirme que "nous devons prendre conscience de ce que nous mangeons, de ce que nous buvons, et de ce que nous respirons".
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Le BEH rappelle par ailleurs le rôle fondamental des médecins généralistes dans le diagnostic de l’enfant diabétique, mais ajoute "qu’en moyenne, un médecin libéral ne fait un tel diagnostic qu’une seule fois dans toute sa carrière". Le bulletin présente ainsi une étude réalisée à partir de 1 467 questionnaires soumis à des généralistes. Les résultats révèlent, entre autres, que 26 % d’entre eux ne savent pas que le diabète existe avant 2 ans, et que 50 % d’entre eux évoquent l’antécédent familial comme signe révélateur de la maladie (alors qu’on n’en trouve que dans 15 % des cas).
Autre point soulevé par le BEH, l’aggravation très rapide vers l’acidocétose (une complication qui consiste en une augmentation de l'acidité du sang à cause du manque d'insuline) chez les enfants et adolescents nouvellement diagnostiqués. Il met ainsi en avant l’importance d’un diagnostic rapide, car "l'acidocétose peut conduire à un coma, voire à un décès".
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