Protoxyde d'azote : le nombre de cas de consommation récréative a augmenté de 191% en 2020
Une étude publiée par l'Anses mardi 16 novembre alerte sur une hausse considérable de l'usage du protoxyde d’azote. Une consommation qui peut provoquer des troubles neurologiques graves.
Alors que le protoxyde d’azote fait l’objet de plus en plus d’un détournement d’usage, les centres antipoison alertent dans une étude publiée mardi 16 novembre par l'Anses sur une augmentation du nombre de cas de 191% entre 2019 et 2020, 134 cas contre 46 et seulement 10 en 2017 et 2018. L’Ile-de-France est la région la plus touchée avec un quart des cas concernés.
Les centres antipoison font état d'une hausse des appels reçus entre 2017 et 2019 et sur l’observation de symptômes neurologiques graves chez certains consommateurs. Concernant le profil des consommateurs, ce sont en majorité des hommes d’âge médian de 20 ans.
Il y a par ailleurs une consommation plus marquée à partir de bonbonnes, équivalant à une centaine de cartouches (19,4% des cas en 2020 contre 3% entre 2017 et 2019).
"Plus de 600 cartouches par jour"
Parmi ces 134 cas, 126 étaient symptomatiques mais des troubles neurologiques graves, notamment chez les consommateurs réguliers, ont été observés avec des déficits moteurs, des tremblements des extrémités. Les adeptes réguliers du protoxyde d'azote peuvent consommer jusqu'à "50 cartouches en une soirée", voire "plus de 600 cartouches par jour".
Cette étude met l'accent sur "des quantités consommées plus élevées par des consommateurs réguliers, depuis plus d’un an". Dans 19,4% des cas, la consommation de protoxyde d’azote est associée à l'alcool ou au cannabis.
Un cadre législatif a été adopté en France le 1er juin 2021. La loi visant à prévenir des usages dangereux du protoxyde d’azote doit s’appliquer aux mineurs et majeurs. Elle interdit de vendre ou d’offrir du protoxyde d’azote à toute personne quel que soit son âge, dans les débits de boisson et de tabac. La loi crée également le délit de "provoquer un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs".
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