Paris : Anne Hidalgo dénonce la "politique à court terme" de l'Etat dans la lutte contre le crack
La maire de Paris rappelle que "la bataille contre le trafic des stupéfiants est le rôle de l'Etat" et considère que "c'est à l'Etat aussi de prendre en charge les toxicomanes".
Elle se dit "très en colère". La maire de Paris, Anne Hidalgo, dénonce samedi 22 mai la "politique à court terme" de l'Etat pour lutter contre l'usage de crack dans la capitale, où les toxicomanes sont désormais regroupés dans un parc pour tenter de limiter les nuisances. Dans un entretien au quotidien Le Figaro, l'édile juge qu'il "n'est pas acceptable que l'Etat laisse pourrir la situation" et réclame "un plan antidrogue digne de ce nom".
Des riverains excédés
Après des tirs de mortiers d'artifice début mai contre les fumeurs de crack présents dans le quartier de Stalingrad, ceux-ci sont incités par la police depuis lundi à se regrouper au jardin d'Eole, un parc public clos à 600 m de là, désormais ouvert jusqu'à une heure du matin pour eux.
"Je ne peux pas me satisfaire de cette politique à court terme qui consiste à transférer le problème d'un quartier à un autre."
Anne Hidalgoau Figaro
La maire de Paris refuse de "porter le chapeau" de cette situation et met en cause "le préfet de police", qui présente cette stratégie comme "la seule solution". L'élue socialiste estime que "la bataille contre le trafic des stupéfiants est le rôle de l'Etat" et considère que "c'est à l'Etat aussi de prendre en charge les toxicomanes".
Face à l'ampleur du trafic, qui gangrène le nord-est de la capitale, les progrès réalisés dans le cadre du plan crack, qui a principalement permis d'héberger 400 personnes depuis 2019, "sont dérisoires", brocarde la maire. Mercredi, plus d'une centaine de riverains du jardin d'Eole ont protesté contre la décision des pouvoirs publics de concentrer dans ce parc, de jour comme de nuit, les usagers de crack du quartier.
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