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Les ventes de cigarettes en France ont reculé de près de 20% en mars

Le prix des paquets a encore augmenté d'un euro au 1er mars. Le Comité national contre le tabagisme a "applaudi cette baisse" des ventes, tandis que les cigarettiers dénoncent un effet en trompe-l'œil.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bureau de tabac à Beauvallon (Drôme), le 7 novembre 2017. (CHRISTOPHE ESTASSY / CROWDSPARK / AFP)

Les ventes de cigarettes en France ont reculé de près de 20% en mars, après la hausse d'un euro du prix du paquet au 1er mars. Quelque 3,144 milliards de cigarettes ont été livrés en mars aux buralistes, selon Logista, fournisseur de la quasi-totalité des bureaux de tabac. Les anti-tabac applaudissant "l'efficacité" des fortes hausses, alors que l'augmentation des prix va se poursuivre jusqu'en 2020, avec un paquet à 10 euros les 20 cigarettes.

Le recul des ventes est une tendance amorcée depuis des mois mais qui s'est accentuée depuis le début de l'année. En février, les ventes de cigarettes avaient enregistré une baisse de 4,42%, et de 2% en janvier. En 2017, elles ont reculé de 1,48% en volume, un an après l'entrée en vigueur du paquet neutre en France.

Le tabac à rouler voit également ses ventes baisser

Le tabac à rouler, apprécié des jeunes, a enregistré sur cette période une baisse de 15,65% en volume. Ce tabac a subi depuis un an une très forte hausse de fiscalité, entraînant une hausse du prix de la blague de 30 grammes. Elle a augmenté d'un euro en février 2017 puis de 2 euros au 1er mars, la faisant passer de 7 euros en 2017 à 10 euros aujourd'hui. Les associations de lutte contre le tabagisme y voient l'efficacité de la hausse des prix. 

Les fabricants dénoncent un trompe-l'œil

Eric Sensi-Minautier, directeur de la communication chez British American Tobacco (BAT), "invite à la prudence" . Il faut, selon lui, faire "attention aux chiffres en trompe-l'œil. Une baisse des ventes chez les buralistes ne signifie pas une baisse de la consommation si les marchés parallèles explosent", a-t-il dit.

Même son de cloche du côté de Seita, filiale française du britannique Imperial Tobacco (groupe Imperial Brands). "Nous pensons que si rien n'est fait, les achats effectués en dehors du réseau des buralistes pourraient atteindre les 40% à l'horizon 2020, a insisté Hervé Natali, responsable actions et prévention contre les trafics chez Seita. Le plan de lutte contre les trafics annoncé il y a quelques semaines doit être mis en œuvre de toute urgence".

Le vapotage pourrait être un élément d'explication de cette baisse des ventes mais aucune donnée officielle n'existe à ce stade. En revanche, selon une source du secteur qui a souhaité garder l'anonymat, les ventes des produits du vapotage chez les buralistes ont enregistré "une hausse de 16% depuis le 1er mars". Ces produits sont également vendus dans des boutiques spécialisées et sur internet.

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