Grossesse et tabac : "Même une très faible consommation tabagique réduit le poids de naissance" d'un bébé
Selon une étude de l'AP-HP, le poids du bébé à la naissance dépend du nombre de cigarettes fumées par jour pendant la grossesse. Elle confirme qu'il vaut mieux s'abstenir totalement de fumer que de réduire sa consommation de tabac durant la grossesse.
Alors que certaines femmes fumeuses ne parviennent pas à stopper la cigarette pendant leur grossesse et privilégient la réduction du tabagisme, une étude de l'AP-HP démontre qu'il vaut mieux s'abstenir totalement de fumer que de réduire sa consommation de tabac durant la grossesse. Le poids du bébé en moyenne à la naissance dépend en effet du nombre de cigarettes fumées par jour pendant la grossesse.
La consommation de tabac réduit le poids de naissance
"Même une très faible consommation tabagique" pendant la grossesse "réduit le poids de naissance" d’un nouveau-né "comparé à celui d’une abstinence totale pendant la grossesse", indique cette étude du centre hospitalier universitaire AP-HP.
Selon le centre hospitalier universitaire, cette étude montre que "diminuer sa consommation à moins de cinq cigarettes" par jour "au cours de la grossesse" suffit à réduire "significativement le poids de naissance du bébé par rapport à l’abstinence tabagique totale de la mère".
"L’équipe a constaté que le poids du nouveau-né à la naissance était en moyenne de 3 417 grammes si la mère avait totalement arrêté de fumer", alors qu'il est en moyenne de "3 081 grammes si la mère avait fumé moins de cinq cigarettes par jour". Plus le nombre de cigarettes par jour augmente, plus le poids du bébé à la naissance diminue en moyenne. Selon cette étude, il est de "3 043 grammes si la mère avait fumé entre 5 à 9 cigarettes par jour et de 2 831 grammes si la mère avait fumé 10 cigarettes par jour ou plus".
Toxicité pour les nouveau-nés
Conclusion de l'étude : il "est préférable pour les femmes enceintes d’arrêter complètement les cigarettes en début de grossesse ou, de préférence, avant la conception que de les réduire". Les chercheurs ont étudié l’impact d’une consommation tabagique réduite (moins de cinq cigarettes par jour), comparé à un arrêt total. Elles ont utilisé comme critère principal "l’évaluation du poids du bébé à la naissance". 371 femmes enceintes ont ainsi été incluses dans cette étude clinique.
Ces données chiffrées montrent "l’extrême toxicité des cigarettes pour les nouveau-nés en terme de poids de naissance", souligne l’étude. L'étude a été menée des équipes de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), de l’université Pierre et Marie Curie (AP-HP) et de l’Inserm et publiée sur le site de la revue Nicotine and Tobacco Resarch le 11 avril.
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