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Début du mois sans tabac : "Je n'avais pas anticipé ce que représentait une addiction", raconte une ancienne fumeuse

La deuxième édition du mois sans tabac débute mercredi. Si arrêter pendant un mois multiplie par cinq les chances de stopper définitivement la cigarette, il n'est pas facile d'arrêter d'un coup.

Article rédigé par Adrien Bossard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une femme fume une cigarette. (image d'illustration) (ERIC FEFERBERG / AFP)

La deuxième édition de l'opération mois sans tabac a débuté mercredi 1er novembre. Lancée par le ministère de la Santé en 2016, elle vise à aider les fumeurs à se passer de la cigarette, responsable de 68 000 décès par an en France. L'an dernier, 180 000 personnes ont participé à l'opération et près de 640 000 kits d'aide à l'arrêt du tabac ont été distribués.

"Une relation amoureuse" avec sa blonde

Selon plusieurs études, le fait d'arrêter la cigarette pendant un mois multiplie par cinq les chances d'arrêter définitivement. Pour autant, arrêter de fumer n'est pas une mince affaire. Nadine, une Tourangelle proche de la cinquantaine, peut en témoigner. Elle n'a pas touché une cigarette depuis septembre 2016 mais a mis plusieurs années à se défaire de son addiction. Sa première cigarette, elle l'allume à 16 ans. Au début, le paquet fait le mois, puis la semaine, jusqu'à ne plus suffire pour la journée. Nadine entame alors ce qu'elle appelle "une relation amoureuse" avec sa blonde. 

C'est une histoire passionnelle

Nadine, Tourangelle qui a arrêté la cigarette en septembre 2016

à France Bleu Touraine

Il y a pour elle la cigarette plaisir, la cigarette anti-stress, la cigarette anti-fatigue... Quoi qu'il arrive, Nadine a une certitude : "J'arrête quand je veux."  Quand son compagnon lui demande d'arrêter il y a dix ans, Nadine est convaincue que ça ne posera pas de problème. Elle déchante vite. "Quand les gens fumaient autour de moi, j'avais envie d'en piquer une", raconte-t-elle. Elle prend conscience de son attachement au tabac. "Je n'avais pas du tout anticipé ce que représentait une addiction", reconnaît-elle.

Six mois d'arrêt et 10 kilos en plus

Face à la sensation de manque, Nadine compense par la nourriture et prend 10 kilos. "Au bout de six mois, mon entourage m'a dit de refumer. Quand on reprend après un arrêt de tabac, généralement on reprend plus." Cette règle se vérifie avec Nadine, qui augmente sa consommation.

Je fumais plutôt un paquet et demi. Je fumais chez moi, dans ma chambre, partout.

Nadine, fumeuse repentie

à France Bleu Touraine

Nadine continue ainsi pendant quinze ans, jusqu'à une consultation chez celle qu'elle appelle "une charmante cardiologue tabacologue". Le verdict est sans appel. "À l'issue de l'électrocardiogramme, elle me dit : 'Vous avez du cholestérol donc il va falloir tout changer'."

Une cigarette électronique comme "doudou"

Pour arrêter une nouvelle fois de fumer, Nadine opte pour l'hypnose. Après plusieurs séances, elle jette définitivement le paquet, non sans mal. "Les premiers mois ont été difficiles. Je ne sortais pas avec des amis fumeurs, c'était très compliqué pour moi." La Tourangelle met en place des astuces pour lutter contre son addiction. 

Je me suis fait des petits cadeaux tous les mois. Mais le 1er octobre de cette année, j'ai oublié mon cadeau ! J'ai acquis la conviction que maintenant je suis en rémission

Nadine

à France Bleu Touraine

Fière d'elle, la Tourangelle retrouve son odorat et son teint mais ne se considère pas comme guérie. "Je sais que ce n'est pas gagné et je pense que ça ne le sera jamais." Elle a toujours une cigarette électronique dans son sac, son "doudou", dit-elle. Elle sait qu'il suffit d'une taffe pour replonger.

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